Nos chemins se sont croisés juste comme ça, sans rien demander. Nos univers étaient opposés, mais on s’en est foutu. Parce que quand ça clique, ça clique. Même si tu avais le double de mon âge, même si on savait que nos proches ne seraient pas d’accord, même si j’allais déménager loin de toi, même si on ne voyait pas le futur de la même façon, on a essayé.
On s’est voulu et on s’est eu. Mais on avait une date d’expiration.
Je t’ai eu dans mon lit, mais c’était bien plus que ça. Nos conversations interminables sur nos peurs, nos conneries, nos projets nous faisaient grandir tous les deux. On avait l’impression de se connaître et de se comprendre si bien après seulement quelques jours. Ensemble, on vivait et s’imprégnait du moment présent sans jamais penser aux conséquences.
Tu me trouvais tellement belle, tellement intelligente, tellement parfaite. Ton regard sur moi était doux et réconfortant. Je me sentais spéciale. Quand on n’était pas ensemble, tu occupais toutes mes pensées. Je ne comprenais pas trop comment tu avais réussi à me faire autant d’effet en si peu de temps, moi qui ne m’attache jamais. Tu as fait des centaines de kilomètres plusieurs fois pour pouvoir passer du temps avec moi, tu as menti à tes proches pour me voir et tu as même déjà été prêt à me dire les deux mots brûlants…
Mais tu sais quoi? Dire qu’on avait peur des réactions de nos proches, que notre différence d’âge allait nous rattraper, que notre vision différente du futur nous séparerait, que notre distance était un obstacle majeur, c’était seulement des excuses. On n’a jamais réellement été prêt à faire le grand saut. Oui, on aimait être ensemble, mais ce n’était pas de l’amour.
J’ai pris du temps à comprendre pourquoi je savais que je ne serais jamais amoureuse de toi même si je voulais autant être dans tes bras, pourquoi je souriais involontairement quand tu m’écrivais même si je pensais chaque jour à couper les ponts, pourquoi j’avais toujours envie de te voir même si je ne m’empêchais pas de fréquenter d’autres hommes, pourquoi je n’avais pas peur de te dire ouvertement tout ça en sachant que tu ne le prendrais pas mal.
Ce qu’on a eu, c’était beau, c’était doux. Mais ce n’était pas réel. Tu voyais en moi un idéal avec seulement les bons côtés parce que ça faisait du bien. Et je ne t’en blâme pas.
Parce que pour moi aussi, tu étais un fantasme.