Selon la définition de mon cher ami le Petit Robert, une marraine est une femme qui présente un enfant au baptême. Selon la définition du petit Morin-Michaud, une marraine est littéralement celle des contes de fées. Vous savez, celle qui apparaît toujours au bon moment de notre vie, comme dans Cendrillon quand elle la sauve de ses demi-sœurs marâtres?
Je n’ai jamais appelé ma marraine par son prénom. Ce serait aussi peu naturel pour moi que d’appeler ma mère Marie. C’est Marraine avec un grand M. C’est celle qui avait promis à sa mère de s’occuper de ma mère et promis à sa mère de s’occuper de moi. C’est celle qui a tenu sa promesse.
Elle a acheté du lait quand j’avais 2 ans quand ma mère était dans le trouble. Elle a payé mon premier sac à dos pour ma première rentrée scolaire. Elle m’a bercée, m’a brossé les cheveux et m’a laissé taponner son maquillage quand j’avais 4 ans et demi. Elle me ramenait des cadeaux de ses voyages partout dans le monde.
Tout a changé le 20 mai, quand ma mère est décédée. C’était sa petite sœur, sa Marie. Elles s’appelaient tous les jours, sans exception, pour se parler de tout et de rien. Ma marraine a sauvé ma mère du trouble des milliers de fois sans jamais chialer ou lui remettre sur le nez. Elle a peinturé tous les murs de tous ses appartements, l’a aidé dans toutes les sphères de sa vie durant l’entièreté de son existence. Le 20 mai, ma marraine est devenue mon pilier. Celle qui a toujours été ma deuxième maman est devenue comme une première maman. Celle qui m’a supportée dans toutes les décisions légales concernant les funérailles. Celle qui me consolait, qui m’aidait à vider l’appartement. Celle qui me brasse quand c’est le temps, comme une maman.
Que votre marraine soit comme la mienne – j’en doute, c’est la meilleure – ou d’un autre genre complètement, vive les marraines. Celle que vous voyez une fois par année parce qu’elle habite loin, mais qui vous appelle souvent, celle qui vous amène au resto pour votre fête, celle a qui vous pouvez demander conseil sans nécessairement en parler à vos parents ou vos amis. Celle qui amène un poids de vue extérieur sur la vie qui parfois, on va se le dire, peut être très chiante. Que ce soit Josée, Nancy, Nathalie, Stéphanie ou Louise; les marraines sont considérées comme étant symboliques, mais elles sont parfois primordiales. Elles changent parfois des vies.
Moi, quand j’aurai des enfants, ils appelleront ma marraine Mamie.
Lucie, merci d’être là. Je t’aime.
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