Mon amie, ma belle amie d’amour, c’est à toi que je pense, tout particulièrement, en écrivant ces mots. Notre amitié pourrait survivre à une game interminable de Monopoly et à une pluie de sauterelles (si tu me protèges avec un parapluie). Tu ris, je ris. Tu pleures, je pleure. Tu as faim, pas moi, je t’achète un pot de crème glacée. Je t’aime fort de même. Et ma chance, dans cette histoire, c’est de t’avoir rencontrée en « vrai ». On est passé d’échanges virtuels à mes mains dans tes cheveux, pour te réconforter à 2 heures du matin parce que tu pleures ta vie, la tête sur mes genoux.
Un p’tit mot, une réponse à un message, à une annonce, à une connerie postée sur le wall de quelqu’un, un échange qui s’ensuit. Ou encore un groupe commun de mamans ou d’amateurs de musique folk-country-jazz-électro-pop, tout ça en même temps. Il y a tout plein de p’tites places qui, sans que tu t’en rendes compte, sans que tu t’y attendes, peuvent provoquer une collision entre deux personnes pis bang! une nouvelle amitié débute.
Ma meilleure amie, je l’ai rencontrée sur un forum de discussion il y a presque huit ans. Aujourd’hui, nous sommes quasiment fusionnelles. Je trouve ça beau, pis même un peu romantique, l’idée que deux personnes qui n’auraient pu se connaître autrement sans le pervers Internet puissent fabriquer tranquillement une relation. Ben oui, c’est vrai qu’il ne faut pas perdre le fameux contact humain. Ne pas s’isoler. Ne pas juste rêver devant un écran. Sauf que des fois, ça crée des histoires magiques.
Parfois, des gens qu’on n’a jamais rencontrés, et qu’on ne rencontrera jamais, en savent plus sur nous que nos proches.
Parfois, une inconnue derrière son écran saura quels mots partager avec nous, écrira les mots qu’on ignorait jusqu’alors avoir besoin, et nous sauvera.
Source
Parfois, on ira à une rencontre organisée par les membres d’un groupe auquel on appartient. Pis on flashera sur une fille, un gars, à qui on parlera encore trois ans plus tard et avec qui on ira prendre un verre pour raconter ce qui va bien ou ce qui ne va pas, parce que c’est devenu quelqu’un d’essentiel à notre vie.
Parfois, on va bousculer notre quotidien, nos routines, parce qu’une connaissance virtuelle va nous inspirer pis qu’on l’admire, et qu’on veut faire pareil.
Parfois, on va oser écrire à quelqu’un qu’on n’a jamais vu sauf sur ses photos (qu’on a peut-être stalkées), avec notre cœur qui bat décidément trop vite pour l’occasion, pour lui dire « Hey, ça te dirait qu’on aille prendre un café? » (parce que dire « Veux-tu être mon ami? », c’est quand même un peu gênant).
Et peut-être que le web, malgré tous les défauts qu’on se plaît à lui trouver, pourra nous aider à panser une plaie. À combler un vide. À ajouter un peu de beauté et de chaleur à notre existence.
Mes amies virtuelles, vous êtes précieuses.
Source photo de couverture