C’est l’histoire d’une fille avec une bonne job qui tombe amoureuse d’un écœurant à en devenir folle et met en péril sa vie, son équilibre, et qui n’est plus guidée par la moralité. Portrait romantique de la plus marquante vilaine-slash-héroïne depuis longtemps, Harley Quinn.
***Aux lecteurs : contient des spoilers du film Suicide Squad, si vous l’avez pas vu encore, lisez les yeux fermés.***
La bande-annonce de Suicide Squad roulait déjà il y a un an avant de prendre l’affiche dans les cinémas du monde ce mois-ci. Et déjà, on annonçait une performance corrosive du pétard du Loup de Wall Street, l’Australienne Margot Robbie. Déjà, on googlait « Harley Quinn Halloween costume » pour trouver un accoutrement aguicheur tout en restant dans l’air du temps.
Puis le film est sorti, enfin les geeks ont pu passer au peigne fin le produit fini du réalisateur David Ayer, à savoir si on avait respecté l’origine, la personnalité et l’image de la véritable Harley Quinn, celle des comics.
En gros, donc disais-je, c’est l’histoire d’une psychiatre, Dre Harleen Quinzel qui travaille à réhabiliter des patients de l’asile jusqu’à ce qu’elle croise le Joker. Beau parleur, il la convainc de le libérer et de l’aider à faire des mauvais coups. Il la pitche même dans un baril d’acide, a devient toute la face bleachée, mais en ne perdant rien de son charme. Sa licence est révoquée et, ironiquement, elle obtient sa propre cellule à l’asile, elle devient donc une vilaine. Ah, l’amour!
Si le costume original, soit celui d’un clown « arlequinesque » rouge et noir avec chapeau à grelots n’apparaît que quelques secondes dans un flash-back, plusieurs traits d’origine sont restés, soit le maillet disproportionné, les cheveux aux teintes bicolores, des accents de carreaux comme la reine dans les jeux de cartes, et la personnalité pétillante, déjantée à souhait.
Harley Quinn est une amoureuse intense qui entend à rire.
Délurée…
Sulfureuse…
Dans la salle du Cineplex, chaque réplique d’Harley Quinn fait mouche; les jeunes filles, en groupe, gloussent de rire. Chaque fois. Quand la caméra la suit lorsqu’elle se penche ou se cambre en mini-shorts, on ne cligne pas des yeux. De tous les méchants, elle est celle qui se fait le moins d’illusions par rapport à leur valeur ou comment la société les perçoit. « Salut, je suis Harley Quinn, ravie de faire ta connaissance! » qu’elle lancera à plusieurs autres personnages, la voix flûtée à la limite de la démence, le sourire ravageur fendu jusqu’aux oreilles et l’œil fou juste ce qu’il faut. À ce point, Margot Robbie est tellement on point dans le casting de ce personnage qu’on oublie Will Smith, qu’on oublie Jared Leto, qu’on oublie Batman.
Elle est sexy, elle est forte, elle a été humiliée, abîmée par un homme puis par la société, mais elle n’est pas morte, et elle a envie de se battre et de s’amuser.
Elle est la Catwoman de Michelle Pfeiffer de notre génération.
On a crié au nom de l’exploitation le fait qu’on utilise énormément les attributs physiques d’Harley Quinn pour vendre le film, qu’on montre sa peau, et puis gna gna gna. Reste que, dans les films de superhéros, nous avons affaire à des personnages fantastiques sortis de réalités surhumaines, ces standards sont aussi archiexagérés du côté masculin que féminin. Les muscles gonflés, les poitrines comme des obus tirent leur origine des cartoons. Ce n’est pas National Geographic et ça ne prétend pas l’être non plus.
Certes, si l’adolescent moyen aux paumes moites de ses premiers émois de masturbation trouvera l’Harley Quinn de Margot Robbie marquante, c’est, devant l’engouement constaté sur internet et en salle, que Margot en Harley trouve une fanbase féminine qui veut être comme elle et qui se sent comme elle.
En d’autres mots, Harley Quinn est crissement BOSS pis elle est trop LOL, srx.
La preuve ICI.