Je sais pas si c’est juste moi qui est freak là-dessus, mais quand je suis en voyage ou juste lorsque je passe un bon moment, j’essaie de garder le plus de souvenirs possibles : je vais conserver mes reçus, les dessins qu’on a faits sur des napkins, mes billets de train, mes billets de cinéma.
Je dois aussi être une des rares personnes qui achètent encore des CD de musique et des DVD en magasin. Des livres, c’est commun encore, mais reste que je trouve ça surprenant le nombre de personnes que je vois avec leur liseuse dans le bus.
J’ai rien contre la technologie. C’est formidable qu’on ait accès à presque tout ce qu’on veut dans nos poches, au bout de nos doigts. Mais moi ça me fait peur, parce que ce n’est pas infaillible. Oui, j’ai Netflix et Spotify et ben d’autres affaires sur mon cellulaire et sur mon ordinateur, mais ça me fait peur de me fier seulement au digital. Je veux pas prendre pour acquis que mon film ou ma chanson préférée est en ligne donc que c’est correct. Je veux pas me dire que j’ai toutes mes photos sur mon cell donc y’a pas de problème.
C’est pratique oui, on a ben de la chance, mais pourquoi est-ce qu’on prendrait pas le temps de faire comme avant?
Je m’ennuie d’aller au ciné-parc et du temps où mon père nous emmenait mon frère et moi se choisir des films à louer au club vidéo le vendredi soir. On devrait acheter les DVD des films qui nous font rire ou pleurer. On devrait continuer d’écrire sur papier. On devrait continuer de faire développer/imprimer nos photos pour se faire des albums qu’on va montrer à nos enfants plus tard.
C’est peut-être matérialiste, peut-être que c’est juste l’écrivain en moi qui accorde autant d’importance aux objets ou peut-être que j’ai juste peur de l’oubli. Il se passe tellement de choses dans une vie, dans la vie en général. Y’a tellement d’histoires éparpillées autour de nous.
Je trouve ça beau de penser que si les objets pouvaient parler, ils auraient tellement à dire. Eux aussi, ils ont vu et vécu tellement de choses. C’est eux les preuves du passé et du présent. C’est eux les fossiles de nos vies.
Crédit photo: Martin Dufresne