J’ai souvent la tête en arrière.
À reculons, vers le début de mes histoires.
Constante répétition du déjà vécu.
À en oublier l’intérêt du présent.
Alors, ma saison préférée a toujours été l’automne. J’ai toujours trouvé qu’elle dégageait beaucoup de nostalgie.
Je ne parle pas d’une nostalgie douloureuse, mais de celle qui est belle et douce. Celle qu’on laisse nous envahir. Celle qui utilise sa magie pour nous faire apparaître un petit sourire imprévu. Tout délicatement.
Elle me fait enfiler mes souliers d’enfant, me donne envie de tirer les feuilles en l’air.
De succomber à l’amour. Devant la mer qui prend ses grands airs à coups de moutons blancs.
J’ai envie d’enfiler des tricots pour retrouver la douceur de ceux qui m’accompagnaient dans mes siestes.
J’ai envie de cuisiner les recettes de maman. De remplir mon nez d’odeurs connues et rassurantes.
De danser à travers les reflets orange. De me rafraîchir avec le vent qui souffle et de rire de mes cheveux qui le suivent.
Mon bel automne, je t’accueille encore avec plaisir. Viens ralentir mon rythme de vie accéléré par l’excitation de l’été. Laisse ta brise calmer mes soirées. Tu me donnes l’impression que tout est à sa place, que la vie est pas si terrible que ça finalement. Ta simplicité me déguise en légèreté.
Tu rends les mélodies plus belles. Tu me donnes envie de jouer du piano, d’écouter du Coldplay et du Radiohead. De peindre ta beauté en sirotant un thé chaud. Ta pluie m’apaise, ton vent me calme. Tu rends ses yeux plus beaux, l’amour plus romantique. T’as des belles couleurs pis ça me rend joyeuse. Tu me donnes l’occasion de porter des foulards et ça fait mon affaire parce que c’est doux.
Doux, tout comme toi.
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