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Non, ce n'est pas « dég » du poil

« Ark, c’est dég du poil ! » Dégueulasse, vraiment? Je ne comprends tout simplement pas comment on peut utiliser un tel qualificatif pour parler du corps de la femme. Parce que c’est ce dont il est question ici : du corps de la femme.

J’ai décidé d’aborder ce sujet, car j’éprouve une profonde tristesse en pensant que, tout comme ma génération, les suivantes grandiront avec la pression omniprésente des médias et de la culture dans laquelle nous vivons de devoir se conformer à différents critères corporels. Pourtant, la femme se bat pour être justement représentée dans les magazines et dans les médias en général. On veut de toutes les origines ethniques, de toutes les grandeurs, de toutes les grosseurs et de tous les âges. Et peu à peu, on arrive à faire tomber certaines barrières.

Sauf que certaines caractéristiques de la femme sont peu abordées dans ces magazines ou le sont indirectement.  Ce qui fait que, peu importe les combats menés, une pression immense reste sur la femme et son corps. Et cela, jusque dans sa plus profonde intimité, alias son entre-jambe.

Les jeunes filles sont hypersexualisées, mais on exige de la femme qu’elle garde des caractéristiques de fille. C’est plus qu’ironique, non?

C’est une pression vicieuse qui agit sur cet aspect, une pression indirecte et insidieuse. Point de départ : la pornographie. L’accessibilité à du matériel pornographique est beaucoup plus facile qu’autrefois. Deux, trois clics et voilà! Dans le confort de sa maison et sans la gêne de devoir regarder le caissier en achetant son Playboy version papier, les jeunes ont accès à une panoplie de vidéos. Ce qu’on y retrouve la majorité du temps? Des femmes dénudées de tout poil.

La consommation de pornographie engendre, entres autres, une vision du corps de l’homme et de la femme erronée, en plus de créer des attentes irréalistes visant à atteindre la perfection. La guerre aux poils est déclarée!

Les poils sont venus à être considérés les ennemis de l’érotisme. On entend toutes sortes de commentaires comme quoi le fait d’avoir des poils est malpropre, dégueulasse ou turn-off. La sexualité et l’intimité sont des sujets que les jeunes ne désirent pas particulièrement aborder avec leurs parents. Ils vont donc chercher de l’information auprès de leurs pairs ou des plus vieux en qui ils ont confiance. La mode étant à l’épilation intégrale, c’est l’information qui est diffusée. Ainsi, ne voulant subir quelconque jugement vis-à-vis leur corps, surtout en situation d’intimité, car intimité est aussi synonyme de vulnérabilité, les jeunes s’y adonnent sans réellement comprendre qu’ils ont le choix. Pourtant, les commentaires les plus populaires sur la question ne sont basés sur aucune source fiable, ils le sont plutôt sur un construit social influencé par les médias et la pornographie.

Cependant, les informations que l’on devrait diffuser et partager sont plutôt à l’inverse de ce qui l’est présentement. On devrait parler de l’utilité des poils pubiens : ils diminuent la friction entre les organes génitaux des deux partenaires lors d’une relation sexuelle et diminuent les risques de contracter des ITSS. Comment? Réellement, c’est plutôt l’épilation ou le rasage qui augmentent les risques de contracter des ITSS ou autres types d’infections. La peau devient irritée à cause de cette guerre aux poils, créant ainsi des minuscules plaies qui facilitent la contraction d’infections. Et si les poils, c’est malpropre et qu’on doit les éliminer à tout prix, pourquoi les femmes n’arborent-elles pas la mode du crâne rasé? Autre preuve de l’absurdité des commentaires qu’on entend si souvent.

Pourquoi ne laisserions-nous pas les femmes être des femmes et choisir ce qu’elles veulent faire avec chacune des parties de leur corps?

Parce que, tristement, ce n’est pas le cas présentement. On se fait des « à croire » qu’on est libre de nos choix, pourtant les commentaires divulgués et les modes nous font sentir totalement à côté de la plaque si on ne s’y conforme pas. Alors, on s’y conforme.

Même si ce n’est pas un des sujets les plus faciles à aborder puisqu’on est gênés ou mal à l’aise, c’est aussi important de le faire que de parler du manque de variété dans la représentation de la femme dans les médias.

Et non, du poil, ce n’est pas dég, c’est tout ce qu’il y a de plus naturel. Choisissons de plus beaux mots pour parler de la femme.

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Par Camille Bouchard

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