2016 a été une année « bébé » autour de moi.
J’ai 2 très bonnes amies et 2 cousines qui sont devenues mamans. Une de mes cousines a eu des jumelles, l’autre a eu un garçon et mes 2 amies ont eu des filles. J’ai une autre cousine qui a 2 jeunes enfants, dont un petit garçon de un an (je devrais sûrement dire 15 mois) et une petite fille de presque 3 ans dont je suis la marraine.
On dira ce qu’on voudra, mais ça en fait de la marmaille née la même année. Ça bouge et ça change vite. Et ça change une relation d’amitié qu’on le veuille ou non. J’ai donc envie de vous dire, chères amies-mamans, que je suis désolée de ne pas être (encore) maman. Ça peut sembler étrange de s’excuser de ça, mais voilà je m’explique.
Je m’excuse de ne pas toujours penser à votre horaire. Un horaire grandement modifié par la petite bibitte qui prend maintenant la majorité de votre attention et de votre temps. Une petite bibitte qui boit à toutes heures du jour et de la nuit et qui fait que vous ne pouvez pas sortir quand vous le voulez, mais bien quand il/elle le veut.
Je m’excuse d’oublier parfois que vous ne dormez que très rarement des nuits vraiment reposantes. Je m’excuse de me plaindre quand je dors seulement 6 h 30 dans ma nuit parce que je me suis couchée trop tard.
Je m’excuse de me plaindre de ma « petite bedaine » que j’aimerais perdre alors que vous venez de mettre au monde ce petit trésor qui a modifié tout votre corps.
Je m’excuse d’avoir proposé de manger des sushis ou de boire du vin alors que vous étiez enceintes.
Je suis désolée de ne pas toujours vous parler de tout ce qui m’arrive même si vous me le demandez parce que même si vous me dites le contraire, j’ai l’impression que ce petit être que vous avez mis au monde est mille fois plus important que mes petites histoires.
Je suis désolée de ne pas toujours téléphoner pour prendre des nouvelles parce que j’ai tellement peur de vous déranger dans la routine de bébé (genre EN PLEIN durant la sieste).
Je suis aussi désolée de parfois monopoliser vos petits amours. J’ai envie de les prendre dans mes bras tout simplement parce qu’ils sont magnifiques et que chacune des grimaces qu’ils font me fascine. Et parce qu’ils me permettent de rêver au jour où je serai moi aussi maman.
Je suis désolée de vous casser les oreilles avec le temps où on se couchait tard parce qu’on était sorties souper et qu’on était allées au cinéma à la représentation de 21 h (Oui oui, ce temps de folie).
Je suis désolée de ne pas être complètement folle devant une « belle » couche lavable parce que, pour la non-maman que je suis, cette chose sert à renfermer de la merde de bébé et que j’arrive difficilement à voir comment ça peut être si « cute ».
Je suis désolée si, lorsqu’on se retrouve entre cousines, je parle moins. Je parle moins parce que les conversations entourant les enfants me fascinent, mais ne me touchent pas autant que vous. J’aime vous écouter en parler, mais je n’arrive pas à m’y mêler et je me sens parfois asociale face à votre « baby world ».
Je suis désolée d’être terrifiée à l’idée de vous perdre parce que toute votre attention est maintenant tournée vers un petit être qui dépend de vous jours et nuits.
Et malgré que je puisse bien m’imaginer le nouveau mode de vie auquel vous faites face, j’ai de la difficulté à comprendre complètement. Tout simplement parce que je n’en fais pas encore partie.
Je rêve bien du jour où je tiendrai dans mes bras ce petit être qui chamboulera complètement ma vie et la femme que je suis, mais en attendant je suis simplement moi. Juste une jeune femme qui cherche sa voie dans ce monde de fou et qui tente de s’adapter à la nouvelle réalité de ses amies les plus proches.
Je tiens quand même à vous dire à quel point vous êtes belles et à quel point vous êtes, chacune à votre façon, la meilleure maman pour vos enfants. Vous faites un travail formidable et même si je suis persuadée que vous devez douter de vous de temps en temps (ou bien très souvent), sachez que vous êtes incroyables. Rappelez-vous que vous faites toujours de votre mieux et que c’est tout ce qui compte.
Mais surtout, n’oubliez jamais qu’une amie non-maman ça ne juge pas. Ça ne compare pas. Ça ne donne pas de conseils en croyant mieux faire et surtout, ça vous admire de tout son être et de tout son cœur. Pis by the way, ça fait une maudite bonne gardienne.
Je vous aimais énormément dans notre relation d’amitié « sans enfants » et je vous aime différemment, mais tout autant dans notre nouvelle relation « avec enfant ».
Et un jour, on parlera certainement de couches lavables et de mouche-bébé ensemble. On se montrera des photos pis on tapera sur les nerfs des « sans-enfants » ensemble. Promis.
Par Élodie Bellerose-Loranger