Comme tout le monde, je suis tannée d’entendre parler du confinement, du déconfinement, des règles, des points de presse… bref de la COVID en général. En région présentement, la situation actuelle va plutôt bien. Il y a entre 0 et 25 cas dans les différentes MRC du Bas-Saint-Laurent. C’est peu. À Montréal et aux alentours, c’est mieux que c’était, mais il reste que c’est encore une situation difficile. Dans les dernières semaines, j’ai lu deux articles en particulier de journalistes de Montréal qui décrivaient les gens vivant en région comme des personnes égoïstes et sans respect pour la grande métropole. J’avoue avoir été peinée et outrée de lire tant de haine, haine que je trouve particulièrement inutile, encore plus en tant de crise.
Moi, j’habite dans un village au Bas-Saint-Laurent. Il n’y a pas beaucoup d’habitants. Se commander un Uber ou un UberEats est impossible. Il y a un dépanneur/épicerie qui ferme à 20 h. Si jamais tu veux de la bière ou de la bouffe passée l’heure, tu dois faire 25 minutes de route pour y arriver. Le signal cellulaire pogne mal et la connexion Internet est pas forte. Pis souvent, on a pas le choix de faire avec ce qu’on a quand on a besoin de s’acheter de quoi, car on a pas 10 places où aller. Quand tu sors, c’est certain que tu croises du monde que tu connais… c’est simple, tout le monde se connaît un peu partout. Les paysages sont à couper le souffle, le fleuve, les plages et pis pour finir, on a la paix. La nuit, c’est calme, sans lumières, et le ciel étoilée est magnifique. On peut faire des bonnes soirées autour d’un feu sans déranger les voisins parce qu’ils sont à 1 km de distance et en plus, ils seront sans doute près du feu avec nous. Il y a des fermes, il y a des cabanes à sucre, il y a des jardins communautaires et des marchés publics où l’on peut acheter les meilleurs fruits et légumes bios. J’ai choisi de vivre ici et je suis fière d’être une fille de région.
Même si j’aime où j’habite, je dois parler de mon admiration pour Montréal. Quand j’y vais, je suis une enfant devant l’immensité de cette ville. Il y a des boutiques à perte de vue, des restos délicieux partout, des PME à découvrir, des friperies (sur la coche), de l’art, des musées, de la musique, des vedettes. Mes influenceurs préfs me montrent chaque semaine les beautés et les secrets de cette ville. La Ronde et les nombreux divertissements. J’ai pas encore parlé du Centre Bell et de mon amour pour nos beaux joueurs des Canadiens. Les Montréalais et leur fierté pour le hockey, c’est impressionnant (ici aussi en région c’est notre fierté, nos HABS). Les buildings, les autoroutes, le métro, les transports en commun. À Montréal on trouve de TOUT à portée de main. Il y a les meilleurs hôpitaux avec des équipements spécialisés et à la fine pointe de la technologie qui sauvent les enfants et les grands malades. Je pourrais continuer longtemps sur tout ce qu’on peut y trouver. Aucune de mes visites me déplait, je découvre du nouveau chaque fois et dès que je peux avoir plusieurs jours de vacances, c’est là que je veux aller.
Ici comme la situation du virus est sous contrôle, les règles sont plus assouplies. Nos écoles ont eu une réouverture et le déconfinement est plus facile. Effectivement, nous sommes plutôt soulagés de ne pas avoir eu autant de cas qu’ailleurs. On se considère bin chanceux. Je lève mon verre aux courageux de la métropole. Si j’y étais, je serais nerveuse. Nos réflexes ici sont de continuer sur la même voie, dans le sens où nous voulons faire de nos déplacements en grandes villes des cas d’urgence. On a peur que les gens des grandes villes veuillent se réfugier ici. Ce n’est pas qu’on ne vous aime pas ou qu’on ne vous respecte pas, car pour notre économie et notre tourisme, on a besoin de vous. Mais nous aussi on a peur et on veut seulement se protéger. Je dois avouer que les médias n’aident pas. Écouter les nouvelles, c’est déprimant.
Je suis d’accord pour dire qu’il y a des différences à vivre en région vs en grande ville, mais je ne suis pas d’accord avec certains pour dire qu’il y a une compétition. Chaque endroit apporte un cachet différent, et c’est cette diversité qui rend notre Québec si beau. Bref, je n’ai pas envie de me sentir coupable d’être fière d’avoir une région avec peu de cas, de me sentir coupable d’avoir la chance de sortir au parc avec mon garçon en ayant un peu moins peur. Ça n’enlève pas que je respecte Montréal pour son immensité, pour tous les gens qui y travaillent dans le but de nous sauver. J’espère pour tous que la situation se rétablira le plus rapidement possible. Ce ne sera plus jamais comme avant, mais je souhaite que notre nouvelle vie post-COVID soit douce pour tous et ce, partout au Québec.
Pour finir, dans ce contexte de pandémie, les journalistes qui prennent un malin plaisir à diviser le Québec et à faire polémique devraient plutôt se servir de leur visibilité afin de nous unir au lieu de nous haïr.
D’une fille de région qui a un grand respect pour la situation des grandes villes. Courage xxx
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