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Montréal manifeste

La manifestation pour le climat, c’est nous, en tant que population, qui avons passé à l’histoire.

Dans 100 ans, à la page 56 du manuel d’histoire de tes petits-enfants, on va retrouver cette fameuse image prise par drone du demi-million de gens qui se sont rassemblés, le 27 septembre 2019, pour se battre pour notre planète. Parce que si on continue de surfer sur la vague d’espoir et de bonnes intentions que nous a apporté ce vendredi, il y aura encore des humains, le siècle prochain, pour se souvenir de nous et de notre lutte.

La grande manifestation, c’est 500 000 personnes d’un peu partout à travers le Québec et même le Canada, toutes à des stades de conscientisation différentes, qui se sont alliées pour une cause commune. J’ai vu celle qui mange sa salade de pâtes dans un pot Mason avec une cuillère en bamboo et celle qui boit dans une bouteille d’eau en plastique ou mange ses fraises dans un sac Ziploc. J’ai vu des slogans à tendance féministe, végane ou anti-patriarche ainsi qu’une poignée de gens qui m’ont demandé qu’est-ce qu’était que la polémique sur Trudeau et la nappe phréatique. J’ai vu des pancartes truffées de références populaires, de jeux de mots sur Shawn Mendes et de poèmes profonds. J’ai vu des jeunes activistes et des vieux militants. Des gens qui portent du seconde main, des gens qui portent du fast-fashion. Des biscuits végans non-emballés sur le bord de la rue Saint-Laurent et des files d’attentes jusque sur le trottoir devant un Tim Hortons.

Je pourrais être découragée, crier au manque d’information, mais le plus important à retenir de vendredi dernier est que tout ce beau monde était là. Même les gens qui d’habitude laissent les manifestations à ceux qui sont plus jeunes et affamés de changement. Les bohèmes et les personnes qui ont encore de l’espoir. Vendredi, ce sont des fauteuils roulants, des parents occupés, des grands-parents qui veulent laisser une Terre à leurs enfants, qui sont sortis dans les rues.

Ceux qui croient que composter est assez et que le reste est « extrême », ils ont été confrontés à l’urgence de la situation et à la force avec laquelle la jeunesse se battra. C’était beau à voir, j’espère qu’ils l’ont senti eux aussi.

Ceux qui se sentent seuls et qui ont l’impression que leurs petits gestes sont dérisoires ont pu comprendre qu’ils sont épaulés et entendus par un demi-million d’autres individus qui font eux aussi leur petit bout de chemin.

Vendredi, j’ai retrouvé foi en l’humanité. Ça m’a ouvert les yeux sur le niveau de conscientisation de la population globale. J’ai réalisé que l’étendu du mouvement « zero waste » ne se résume pas à quelques influenceurs qui promeuvent les sacs réutilisables sur Instagram et les clients récurrents des boutiques bios de ce monde. L’ensemble de la population a compris… et ça, c’est le premier pas vers la guérison et le changement : réaliser l’ampleur d’un problème.

Aujourd’hui, je suis fière de nous. Nous ne jouons plus à l’autruche, nous n’écoutons plus aveuglement ce qu’on nous dit. Nous nous allions pour les bonnes causes. Nous nous battons pour demain au lieu de nous plaindre aujourd’hui sans bouger. Cher Québec, je suis fière toi.

« Le changement arrive, si vous le voulez ou non. » – Greta Thunberg, Montréal, 27 septembre 2019

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