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Mon petit problème de magasinage en ligne

Il y a des gens qui canalisent leur énergie à coup de Namasté et de séances de yoga chaud. Moi, j’achète en ligne. Mon stress diminue de moitié quand je me laisse emporter dans le monde virtuel des accessoires et des photos avantageuses de mannequin.

Je magasine en ligne comme si ma vie en dépendait. Je suis une victime des courriels spams qui annoncent des rabais, pas si extraordinaires que ça, qui me mettent quand même l’eau à la bouche. Je tombe toujours dans le panneau des faux rabais que je paye en frais d’expédition.

Je suis de ceux qui cliquent sur les annonces internet qui veulent se faire cliquer. Je me crée une liste de souhait sans fin et, parfois, j’accroche le bouton PayPal. Je peux passer des heures à faire défiler une ribambelle de vêtements que je ne peux pas toucher en sélectionnant mes préférés et les ajoutant à mon faux panier. Je procrastine en me créant des besoins qui finiront au fond de mon garde-robe, l’étiquette toujours accrochée. Lorsque ledit besoin arrive dans ma boîte aux lettres, j’ai l’impression de recevoir un cadeau. Un vent de culpabilité me frappe, mais je l’ignore. On est tellement mieux dans le déni. Quand je reçois quelque chose de trop grand, je suis trop lâche pour en faire l’échange. C’est beaucoup moins évident de retourner un colis que de retourner quelque chose en main propre dans un magasin. Je me dis qu’un jour, j’irai les vendre dans un marché aux puces quelconque.

Je passe une bonne partie de mes cours à tenter d’analyser ma taille, assise sur ma chaise. Je n’ai toujours pas appris de mes erreurs et j’achète encore des vêtements, parfois dits one size. Ça arrive dans une minuscule boîte et tu penses que c’est le pyjama de bébé que tu as acheté pour le shower de ton amie.

Parfois, j’oublie que j’ai commandé toutes ces choses dont je n’ai pas de besoin et, un beau jour, quelqu’un me le rappelle en m’apportant au pas de la porte des tonnes de colis qui sentent les regrets.

Je comme suis une enfant à qui on laisse un jouet trop longtemps sans surveillance. Sauf que, moi, je finis par me ruiner et par m’ensevelir sous une tonne de vêtements one size que je ne pourrai jamais porter fièrement.

Namasté, Internet.

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