Il y a déjà 6 ans de cela, je m’étais promis qu’une fois par année, je quitterais le Québec pour découvrir une autre partie du monde. Après une aventure d’un mois au Panama en 2017, j’ai conclu qu’il me manquait quelque chose, je sentais qu’il y avait un vide dans mes expériences et je n’arrivais pas à savoir pourquoi. Après un séjour de 3 mois en Haïti à l’été 2018, tout ça s’est éclairci.
Les voyages que je faisais étaient le reflet de mon mode vie au Québec : j’essayais d’être le plus efficace possible, ce qui se résumait à faire et à voir le plus de choses en un court laps de temps. Je me suis beaucoup promenée en Amérique centrale, j’y suis restée l’équivalent de plusieurs mois et, pourtant, je ne pourrais pas vraiment vous parler de ces pays autres que par leurs attraits touristiques. Pourquoi? Parce que je ne prenais pas le temps.
« Le temps de quoi? », tu me demanderas. Eh bien, je parle du temps d’errer sans but précis dans les rues d’une ville inconnue, de vagabonder dans des marchés locaux remplis d’odeurs et de goûts qui chatouillent tes sens. Regarder, observer, essayer de comprendre le pourquoi du comment et, surtout, prendre le temps de rencontrer les gens, d’échanger avec des êtres humains culturellement très distincts de toi.
Source : Yuan Michaud
« Le slow travel, c’est vraiment le fait d’expérimenter une destination dans son ensemble au lieu de simplement aller voir quelque chose. C’est de vivre des expériences authentiques, comme préparer ses repas avec des aliments locaux, voyager en autobus, visiter les marchés, prendre son temps dans les cafés, interagir avec la population », explique Maïté Levasseur, directrice adjointe du Réseau de veille en tourisme à la Chaire de tourisme Transat – ESG UQAM.
Voilà, j’avais enfin mis le doigt dessus. Pour que mes voyages m’enrichissent véritablement, je devais être plus curieuse, aller à la rencontre de l’Autre, m’aventurer au-delà de ce que le business touristique voulait me faire voir. Je ne dis pas que le slow travel est LA MEILLEURE façon de faire, et je comprends que des facteurs, comme celui du temps, jouent parfois contre nous. Mais pour moi, c’est la plus belle voie pour retirer le maximum de mes séjours à l’étranger.
Source : Yuan Michaud
Si tu as envie de t’initier au slow travel, voici quelques conseils :
- Évite le plus possible tout ce qui est hyper touristique. Plusieurs activités sont, à mon avis, largement surestimées surtout avec l’air des réseaux sociaux, ce qui les rend souvent très chères. Échapper aux attractions touristiques, c’est aussi échapper aux touristes. Ça augmentera tes chances de côtoyer des locaux et de découvrir des endroits tout aussi splendides!
- Utilise les transports en commun. C’est un geste écologique et c’est aussi économique en comparaison avec la location d’une voiture, par exemple. Personnellement, mes meilleures histoires sont en lien avec le transport en commun!
- Écoute-toi. Ça m’est souvent arrivé d’être totalement épuisée et de continuer à visiter parce que je ne voulais surtout pas manquer telle attraction (est-ce que j’y allais seulement pour prendre une photo au fond?). Ce n’est pas grave de ne « rien » faire durant une journée. Il est possible de profiter de ta destination sans te déplacer chaque jour. N’oublie pas que tu pars pour toi et non pour impressionner qui que ce soit.
Source : Yuan Michaud
Je ne mentionnerai jamais assez le fait que d’échanger avec les personnes locales, c’est ce qui t’enrichira le plus. Partager un repas, un verre, une escapade imprévue, des conversations tardives sur le bord d’une plage à la belle étoile, ça sonne bien non? Alors la prochaine fois que tu t‘envoleras, n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Je te promets que tu reviendras avec le sourire aux lèvres, la tête et le cœur remplis d’instants magiques.