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Moins peureuse, plus heureuse

Petites. Grandes. Rationnelles. Absurdes. Classiques. Loufoques. Conscientes. Inconscientes. Épisodiques. Récurrentes. Innées. Acquises.

Les peurs sont partout et nous accompagnent quotidiennement. Elles nous prennent souvent de court. Se manifestent de drôles de façons. Elles peuvent aussi nous bouffer tout rond si on ne fait pas attention. Ce sont les peurs qui sont en partie responsables de notre bonheur.

Parce que la façon dont on les aborde peut drastiquement changer notre humeur.

J’ai voulu me secouer un peu. Me botter le derrière en affrontant un de mes plus grands vertiges. Le meilleur moyen de me permettre de ne plus reculer. De me dépasser. Et de me créer la vie dont j’avais toujours rêvé…

Ça fait que j’ai décidé d’apprendre à conduire. Pour certains, ça peut paraître complètement banal. Mais il faut comprendre que juste l’idée de tenir un volant entre mes mains me terrorisait. Pire. Me paralysait. Que dans ma tête, c’était impossible que je puisse échanger mon rôle de passagère passive contre celui de conductrice active.

Je me souviendrai toujours de mon premier cours de conduite pratique. Où j’avais les mains tellement moites que mes gants étaient trempes à lavette. Où je voulais mourir tellement j’avais la chienne. Où je me maudissais d’avoir eu l’idée de me sortir de ma zone de confort. Mais, heureusement, plus les cours passaient, plus je gagnais en assurance. Et plus je gagnais en assurance, plus j’aimais ça. Je n’irais pas jusqu’à dire que conduire était devenue mon activité préférée, mais au moins je me prouvais tranquillement que j’étais capable d’avancer.

Le 1er février 2016, au lendemain d’une gigantesque bordée de neige, je suis allée faire mon examen de conduite. Les rues étaient envahies d’une gadoue épaisse rendant la chaussée très glissante, et j’avoue que je n’étais pas trop confiante de réussir dans de telles conditions. Mais savez-vous quoi? J’y suis arrivée. J’ai obtenu mon permis. Et maintenant, il n’y a pas grand-chose qui peut battre le sentiment de liberté qui m’habite lorsque je suis au volant de ma voiture.

Apprendre à conduire fut une façon bien à moi de reprendre peu à peu le contrôle sur ce que je pensais avoir perdu à tout jamais. De gagner de la confiance en moi. De faire la paix avec la vie. Ma vie.

À partir de ce moment-là, je me suis sentie plus forte.

Affronter ses peurs? Je dis oui.

Petites, grandes. Elles valent toutes la peine d’être vaincues.

Par Marie-Soleil Germain Dion

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