Source: Micheile Henderson on Unsplash
On a toutes et tous déjà voulu économiser. Parmi nos résolutions : aller moins au restaurant, se faire plus de lunchs, moins dépenser en vêtements ou en cafés pour emporter, ne pas aller sur des sites de magasinage en ligne… En réalité, je pense que nos bonnes intentions durent plus ou moins longtemps à chaque fois. On revient toujours à dépenser des sommes importantes pour des trucs dont on pourrait facilement se passer.
Attention : je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut jamais se faire plaisir. J’aime beaucoup m’offrir des boissons chaudes, surtout en automne, et j’adore me donner le droit de commander des sushis lorsque je n’ai pas envie de cuisiner. J’ai aussi, comme tout le monde, besoin de vêtements et de nourriture et je dois acheter ma carte Opus tous les mois.
Mais j’ai commencé à me questionner plus sérieusement sur mes choix de consommation. Parce que malgré nos besoins, obligations et trucs qui nous font plaisir, je pense qu’on a toujours le choix de mettre notre argent où l’on veut vraiment.
Lorsque j’ai déménagé à Montréal, il y a quelques années, et que j’ai soudainement dû endosser toutes les responsabilités d’adulte que je n’avais jusque-là pas nécessairement dû assumer, je me suis mise à penser plus consciemment à ce qui était prioritaire en termes de paiements. Étant alors (et encore, je dois le dire) aux études à temps plein, je voulais surtout trouver un équilibre entre les heures que je destinais au travail et celles que je voulais consacrer à ma maîtrise. Travailler plus de vingt heures voulait dire hypothéquer mon énergie et être moins efficace du côté scolaire. Travailler moins voulait dire faire des sacrifices sur certaines choses que je voulais acheter. J’ai vite décidé de restreindre l’argent qui sortait de mon compte de banque et de réévaluer mes besoins afin de pouvoir consacrer le temps que je voulais à mes études.
Aujourd’hui, j’ai quand même plus de moyens que lorsque je travaillais une quinzaine d’heures par semaine au salaire minimum dans une papeterie. Mais la réflexion sur l’argent continue de faire son chemin. Quelle vie est-ce que je veux mener, au quotidien? Quels sont mes projets à long terme? Est-ce que certaines choses valent vraiment la peine que je me les procure, au risque que ça me coûte 2-3 heures de mon travail de la semaine (ou plus!)?
Il y a plein de choses que l’on tient pour acquises et qui font partie de nos dépenses quotidiennes, sans qu’on se pose vraiment de questions. Lorsqu’on se met à s’y intéresser de plus près, on se rend compte qu’on peut facilement économiser en coupant certaines de nos dépenses non essentielles. C’est ce qui fait une grosse différence lorsqu’on en vient à vouloir travailler moins d’heures par semaine, avoir tous nos week-ends libres, partir en voyage et survivre sans salaire pendant plusieurs semaines, etc.
La clé? Observer nos dépenses (faire des listes, voir nos relevés bancaires) et réfléchir à nos besoins et désirs. Est-ce que tout ce pour quoi nous payons est essentiel? Sommes-nous abonnés à des services que nous n’utilisons pas? Pouvons-nous faire des choix?
Pour ma part, par exemple, je suis abonnée à Netflix, car j’aime parfois écouter des séries le soir, mais c’est la seule plateforme que j’ai choisie. Si je veux écouter Tou.tv, Disney+, ou Crave, je vais chez ma sœur, ma mère ou des ami.es.
J’achète ma carte Opus tous les mois, car je fais un usage régulier des transports en commun. Mais je n’ai pas d’abonnement à Bixi ou à Communauto; ça peut être pratique parfois, mais ça ne correspond pas assez à mes besoins pour que ça soit rentable.
Je me suis désabonnée de certaines revues que je lisais, car je peux les emprunter à la bibliothèque. Je paie pour des cours de ballet, mais dans une formule à la carte, et mes autres sports sont gratuits (je fais de la course à pied). J’aime aller manger dans des restaurants avec mes ami.es, mais j’essaie de me faire des lunchs le plus possible, le reste du temps.
Ce ne sont que des exemples de choix que l’on peut faire consciemment pour alléger nos dépenses au quotidien. Ça peut s’accumuler tellement vite, quand on se met à additionner tout ce que l’on paye par mois pour nos besoins et loisirs! Personnellement, me questionner sur ma consommation m’a menée à mieux choisir ce pour quoi je paye, donc à mieux apprécier mes biens et mes activités. Et j’ai moins l’impression que l’argent sort de mes poches sans que je m’en rende compte, en plus de ne pas sentir le besoin de m’étourdir en travaillant trop.
Mais surtout, mes dépenses reflètent mes choix de vie : avoir moins de choses à payer, travailler moins et donc, avoir plus de temps pour la création et les études, ou bien pouvoir mettre des sous de côté pour (éventuellement) voyager. La liberté est ce qui a le plus de valeur dans ma vie en ce moment et sentir que j’ai le contrôle de mes dépenses m’aide à me sentir bien.
(… jusqu’à mon prochain rendez-vous chez le dentiste, peut-être. On n’est jamais totalement en contrôle de notre budget, mais au moins, on ne perd rien à essayer s’en rapprocher le plus possible!)
Et toi, as-tu des dépenses que tu aimerais éliminer ou diminuer?