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Jadis naguère, quelques mois avant que le ciel nous tombe sur la tête, j’écrivais à une amie :
« Je me regardais le front hier… J’ai pensé au botox pis ces affaires-là. Mettons que l’argent n’est pas un enjeu, serais-tu game ? »
« Es-tu folle! Je veux pas vieillir, c’est une chose, mais quand je vais avoir 92 ans, je veux avoir des rides dans le front ! »
Je me souviens d’avoir déjà été catégorique : jamais je n’aurais recours aux chirurgies esthétiques, aux injections et aux autres propositions du genre pour modifier mon apparence physique. Aujourd’hui, quand je me regarde dans le miroir, je remarque les cernes que l’anxiété de la pandémie a creusés sous mes yeux. Je remarque les taches pigmentaires qui sont apparues sur ma peau. Je remarque aussi que je n’ai pas encore pris une ride, merci à la génétique paternelle qui m’a légué une peau à tendance grasse dont la seule qualité est probablement de repousser l’apparition de ces rides tant redoutées. Je n’ai jamais été particulièrement portée sur la coquetterie ; malgré tout, je ne suis plus aussi catégorique sur mon refus de modifier mon apparence.
Dans les dernières années, l’accessibilité à ce type de services a explosé. Je vous mets au défi de googler « injections comblement [nom de votre ville] » : je suis prête à parier que vous trouverez une clinique à distance de marche de votre domicile. Corriger nos p’tits défauts est devenu à peu près aussi simple que sortir acheter une pinte de lait. Et, bien que ce soit beaucoup plus dispendieux qu’une pinte de lait, les tarifs ne sont plus suffisamment rédhibitoires pour que ce soit réservé à une seule classe de gens très riches.
Aux États-Unis, les cliniques de médecine esthétique connaissent une popularité sans précédent ; les cliniques québécoises remarquent également une hausse des demandes d’intervention depuis juin 2020. Comme quoi voir notre grosse face sur Zoom plusieurs heures par jour a eu raison de plusieurs d’entre nous (ça, plus la perspective de pouvoir guérir de nos interventions en toute discrétion).
Je ne peux pas jurer que je n’aurai jamais envie d’appeler dans une clinique près de chez moi, mais je ne suis pas encore tout à fait tannée de la voir, ma grosse face. C’est peut-être dû à la mauvaise qualité de la caméra de mon portable, qui sait… En attendant, je vais continuer (d’essayer) d’appliquer les seuls vrais trucs qui fonctionnent pour repousser les signes de la vieillesse. En plus, ce sont les trucs les plus abordables : bien bouger, bien manger, bien dormir, boire de l’eau et ne pas oublier la crème solaire quand on va jouer dehors.
Révisé par Mona Saint-Pierre