On trouvera toujours le moyen de chialer quand il fait trop chaud, mais surtout quand il fait trop froid. J’entretiens avec la saison froide une relation amour-haine. Dès la première neige, je me demande quand sera la dernière bordée.
Je dois l’avouer, au départ, je suis naïve et je me dis que c’est beau et romantique, ces minuscules flocons qui tombent pour fabriquer le premier tapis blanc. Ça dure une semaine mon affaire, pas plus.
Y’a des jours où l’hiver nous donne une claque dans la face avec sa température plus que froide.
C’est à ce moment que notre balloune éclate, qu’on revient sur Terre assez vite et que le mépris se manifeste. Entre autres lorsque vient le temps de la gymnastique des trottoirs glacés, du déblayage de voiture, du coulage de nez sans qu’on s’en rende compte (parce que tu ressembles au petit renne au nez rouge tellement cette partie de ton corps est glacée).
C’est sans oublier ta dextérité quasi absente avec tes mitaines, tes cheveux plats et pleins d’électricité statique à cause de ta tuque. Et le comble du malheur hivernal…
Le monde qui va dans le Sud et qui revient en te rappelant à quel point t’es blême. Ouin, ces gens-là!
Mais sache qu’il y a deux côtés à une médaille, que tout n’est pas négatif et qu’il est possible d’aimer l’hiver.
T’sais, penses-y…
Les flocons qui tombent comme de la plume de peluche et qui te rappellent ton enfance à faire des forts et à se foutre d’être bien trempé, c’est beau, non?
C’est le seul temps de l’année où tu peux te faire un chocolat chaud avec des bébés guimauves dessus et le boire en tenant ta tasse à deux mains comme si tu tenais le monde entier et que la doudou sur tes genoux faisait en sorte que t’es à l’abri du reste.
Oui, je te l’accorde, c’est quétaine à souhait, mais laisse-toi porter par cette magie et tu verras, ça réchauffe un peu.
Par Annie-Claude Ouellet
Marie Lortie Côté
Photo de couverture : Source