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Ma condition médicale ne défini pas la personne que je suis

Au cours de la dernière année, j’ai côtoyé plusieurs personnes qui ont utilisé des conditions médicales comme le trouble de la personnalité limite, le trouble de bipolarité, le trouble du déficit de l’attention, le trouble de schizophrénie, le trouble d’anxiété généralisée, le trouble dépressif, et j’en passe, pour désigner d’autres personnes. Outre le manque de tact et d’éducation face à un trouble quelconque, je me suis dit que ces personnes ne voulaient sûrement pas mal faire. C’est dans le vocabulaire commun, malheureusement. Je n’ai pas nécessairement à faire la morale, parce que j’ai déjà contribué au problème. Et un jour, quelqu’un (comme je m’apprête à le faire avec toi) s’est assis avec moi pour m’expliquer que je pouvais, sans le vouloir, blesser des gens avec ces mots. C’est délicat de discuter de ce sujet avec les gens, parce qu’aussitôt que tu parles de ta condition médicale (j’ai un diagnostic trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), ils croient que tu cherches la pitié, ou ils proclament avoir eux-mêmes un quelconque trouble non diagnostiqué. Rares sont ceux qui s’assoient attentivement pour t’écouter les désarmer de leurs préjugés. Mais ils sont tout de même présents, donc je vous salue et vous exclus de mon petit speech d’insomnie de mercredi, 1 h 15 du matin.

Je n’aime pas non plus le terme qui dit qu’une personne « souffre » d’un trouble, parce qu’elle ne souffre pas nécessairement ; elle doit s’adapter à la société actuelle. Elle est différente de toi, simplement. N’est-ce pas nos différences qui font nos forces ?

Par contre, peut-être qu’elle souffre de devoir planifier dans son horaire décousu entre le boulot, les cours de yoga, de karaté ou de poterie, un rendez-vous avec son psychiatre, son docteur et son psychologue parce que sa nouvelle médication lui donne des nausées. Peut-être qu’elle souffre de devoir se rappeler chaque matin de ne pas oublier ladite pilule, sinon Dieu sait le genre de journée qu’elle va passer. Peut-être qu’elle souffre de devoir se taire chaque fois que les gens commentent ses tics nerveux, parce que son anxiété est déjà au plafond, alors à quoi bon en ajouter. Peut-être qu’elle souffre de devoir rencontrer pour une ixième fois un nouveau psychologue, et redire du tout début tous ces mots qui ne veulent pas sortir de sa bouche, parce qu’on lui avait promis qu’un jour, quand elle trouverait le bon psy, elle se sentirait bien. Peut-être qu’elle souffre d’être au travail et de ne pas trop penser à si elle a fermé le four avant de quitter sa maison. Peut-être qu’elle souffre de devoir chercher ses clés chaque matin et de devoir courir après son bus ou payer beaucoup trop cher de Uber pour ne pas être en retard au travail pour la combientième fois. Peut-être qu’elle souffre de t’entendre la traiter de TPL parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut faire de sa vie. Peut-être qu’elle souffre de devoir rester dans une société où les gens vénèrent l’apparence, l’opinion des autres et adorent chialer sur les hivers trop longs.

Sinon, comment ça va aujourd’hui ? Penses-tu que tu es prêt à faire un effort, et améliorer ton vocabulaire pour faire du bien à ces personnes aux mille et un troubles ? Ce n’était pas si compliqué que ça. Je t’aime déjà un peu plus.

Source: Unsplash

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