Nous vivons dans une réalité marquée par les contradictions. D’un côté, on nous dit qu’il faut s’émanciper, se réaliser, s’épanouir et s’actualiser et de l’autre, on nous rappelle de ne pas trop briller, parce que ça peut froisser les autres, parce que ça peut leur faire ombrage. Il faut toujours à ce moment osciller entre prendre notre place et craindre de prendre la place d’une autre personne. Dans la critique de toujours prendre trop de place ou à l’inverse, ne pas en prendre assez, la valse de l’ambigüité nous étourdit.
Mais j’ai envie que ça change, qu’on arrête d’être constamment portés à être comparés. C’est fatigant. Ça épuise. Ça gruge. C’est, par-dessus tout, inutile. La comparaison est vaine, de toute façon, parce que nous sommes tous le résultat d’un parcours unique. Nos parcours sont marqués par des peines, des amours, des envies, des rêves, des obstacles, des difficultés, des réussites, des deuils et des évènements de vie qui nous sont uniques et intimes. Par conséquent, ils ne peuvent être comparés.
Ce que j’ai envie de dire, c’est que y’a de la place pour la lumière de tout le monde. Parce que y’a assez de noirceur dans la vie pour que chacun puisse faire briller sa lumière. En se laissant tous et toutes briller, on se permet de se faire éclairer par l’autre, plutôt que de chercher à lui faire ombrage.
Ma lumière se nourrit de la tienne et la tienne de celle de l’autre. Ça fait partie de sa beauté et de sa grandeur : elle se multiplie. Laissons-nous toucher par le rayonnement des autres, cessant de le percevoir comme menaçant, comme de la vanité ou de la compétition. Soyons fières de nos réussites et mettons notre énergie à aider les autres à réaliser les leurs. C’est l’erreur que l’on fait trop souvent : il n’y a pas de petite réussite, il n’y a que les réussites et elles sont toutes grandes.
Alors, vas-y. Sans plus aucune crainte.
Laisse ta lumière briller.
Le monde en a besoin.