Nostalgie. En disant ce mot – qui sonne d’ores et déjà comme un secret murmuré à l’oreille – on se retrouve irrémédiablement replongé dans nos souvenirs. Bibittes de nos présents, ils habitent, certes, dans notre tête, mais ils emplissent nos maisons en se cachant dans nos livres, nos vêtements, nos photos…
Tout ce qu’on possède, ce sont des artéfacts du « moi » d’hier, de l’an passé ou d’une décennie. C’est peut-être pour ça qu’on amasse tant de cochonneries – qui ne le sont peut-être pas d’ailleurs. Sans pour autant être comme les cas d’accumulation compulsive qu’on voit à la télévision, on s’attache aux possessions matérielles comme on s’accroche aux miettes d’une rencontre, d’un toucher, d’un rire.
Or, d’un point de vue pragmatique, il est impossible de tout conserver. De là découle l’importance du tri.
Alors, par où commencer?
Le message de cette consultante japonaise, Marie Kondo, est particulièrement inspirant. Selon elle, il ne faudrait garder que ce qui nous remplit de joie. Et respecter ses possessions en les rangeant avec soin et intelligence. Et se départir en remerciant (aussi incongru que cela puisse paraître) tout ce qui ne nous rend plus heureux. Tout cela pour désencombrer son chez-soi, mais aussi, par extension, sa tête et sa vie.
Autour de moi, cet amoncellement de linge, de cahiers, de papier, ces milliers de photos qui alourdissent mon ordinateur et mon cellulaire envahissent mon espace et c’est comme si chaque réminiscence perdait de sa valeur. C’est comme si tout me collait à la peau, bons et mauvais coups, sans distinction aucune et que je devais, à chaque jour de ma vie, ressasser cette boue trouble.
Faudrait peut-être penser à faire de la place et vite… Il y aura toujours quelque chose de plus beau et de plus joyeux à conserver dans le fin fond de sa mémoire et de sa chambre.
On aura beau dire « en avril, ne te découvre pas d’un fil », le printemps – et le ménage qui vient avec – pointe son nez. Une bonne excuse pour jeter quelques vieilles affaires et repartir à neuf.
Toujours à recommencer, me direz-vous?
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