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l'excellence

Will Durant résume ainsi une réflexion d’Aristote : « Nous sommes ce que nous faisons sans cesse. L’excellence, alors, n’est pas un acte, mais une habitude. »

J’ai remis en question ce que Durant suggère de la pensée d’Aristote. Serions-nous réellement définis par nos actes alors que la plupart d’entre eux s’inscrivent dans un cadre plus ou moins défini et régi par un programme d’études, un emploi rémunéré ou autres conventions sociales?

Afin d’éclaircir la question, j’ai retrouvé la prémisse de cette citation qui va comme suit : « L’excellence s’acquiert par l’entraînement et l’habitude : la vertu, ni l’excellence ne sont la cause de nos agissements, mais plutôt le résultat d’avoir agi correctement. »

Ce que je retrouve alors dans la pensée de Durant est la volonté d’atteindre une constance vertueuse dans le fait d’agir avec bonne intention, au détriment des simples enjeux de la performance associée au monde du travail, et même parfois à nos relations interpersonnelle.

Se pourrait-il que nous ne puissions pas toujours faire de notre mieux en toute chose? Bien sûr que oui, il serait fallacieux d’exiger de quiconque une constance inébranlable. Toutefois, je crois que le mérite nous revient lorsque nos actions sont avant tout menées par de bonnes intentions, dans la conjugaison du cœur et de l’esprit, même si les résultats ne sont pas toujours ceux escomptés.

Je redouterai cependant un discours qui n’obéirait qu’à une logique néo-libérale et qui ne servirait qu’à nous subordonner aux paradigmes d’une économie de marché. L’excellence recherchée ici ne rime pas avec des hausses de cotations boursières ou des rendements fiscaux accrus, mais bien avec l’essence même de retrouver dans chaque geste posé une harmonie récurrente.

En somme, l’excellence dont j’essaie tant bien que mal de teindre mes actes au quotidien devrait se traduire aussi bien dans la farniente que dans l’excès. Je demeure à sa poursuite, au travail comme dans l’oisiveté, et surtout dans l’art d’aimer, car nous sommes ce que nous faisons sans cesse à partir du moment où le cœur prend les devants.

Par Simon Guérard

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