Source : Unsplash
Finalement, même si nous n’aurons jamais été quelque chose, toi, tu auras définitivement été quelque chose à mes yeux. Un peut-être, un espoir, une envolée de papillons. Tu as été des mois de sourires et d’attentes.
Aujourd’hui, je fais le deuil d’une histoire que je suis la seule à connaitre. Une histoire que j’ai inventée moi-même. Une histoire dans laquelle j’aurais aimé que tu restes quelques chapitres de plus et qui n’aurait pas fini avec moi, écrivant une lettre ouverte pour mettre des mots sur ce que tu m’as fait vivre.
J’aurais aimé aller jusqu’au bout, parce qu’il y a tant de souvenirs que nous n’avons pas eu la chance de créer. Visiter le Machu Picchu et faire tous les plans dont nous avions parlé, les pieds dans le vide sur le bord du pont un soir d’été. J’aurais aimé faire partie de ton récit un peu plus longtemps moi aussi.
Parce que la différence entre une histoire comme la nôtre et le classique au revoir, c’est que j’ai eu assez de temps pour m’attacher, mais pas assez pour réaliser si oui ou non, ça allait fonctionner. Je ne dis pas adieu au bon et au mauvais, je dis seulement adieu à l’exaltation du début qui est morte dans l’oeuf avant même d’avoir vu le jour. Mes papillons n’avaient même pas eu le temps de ralentir leur battement que les tiens avaient déjà cessé de voler. Je te mettais encore sur un piédestal et pourtant, les projecteurs étaient déjà éteints. Notre spectacle était terminé.
Tu ne me dois rien, parce que je me suis brisé le coeur toute seule. Je me suis laissé emporter par les scénarios et les attentes que j’avais envers toi et notre relation. J’aurais voulu plus, j’aurais voulu mieux. J’ai donné toute mon énergie à quelqu’un qui l’a gaspillée, parce que j’étais toujours là, peu importe le nombre de coups bas que j’encaissais. Encore une fois, j’attendais un changement qui, finalement, ne sera jamais arrivé.
C’est ça, faire le deuil de ce qui n’aura jamais lieu : idéaliser ce qui aurait été tout sauf idéal, parce qu’on est aveuglé par la nouveauté de nos sentiments.
Aujourd’hui, je vois que tu m’as sûrement appréciée, mais pas assez. Pas de la bonne manière non plus. Je vois aussi, dans le peu qui s’est passé, que j’aurais dû ouvrir les yeux plus tôt et constater que je me perdais là où tu ne serais jamais venu me chercher. Tu n’aurais en aucun cas fait pour moi ce que j’aurais fait pour toi sans hésiter une seule seconde.
Il vient un moment où il faut arrêter de tout peindre en rose. Aujourd’hui, je fais le deuil de ce qui n’arrivera jamais, en comprenant que même si nous avions continué d’avancer, notre histoire n’aurait pas ressemblé au conte de fées que mon cerveau s’est plu à imaginer. Peut-être que maintenant je pleure en me demandant ce que nous serions devenus, mais demain, j’aurais pleuré en constatant ce que, finalement, nous serions vraiment devenus.
Merci de m’avoir fait sentir belle et écoutée le peu de temps que ça aura duré….mais je ne peux plus espérer que ça continue, ni essayer que ça fonctionne plus longtemps, sans finir brisée à la fin. Je te souhaite le meilleur mais, vois-tu, je me souhaite exactement la même chose. C’est précisément pour cette raison que maintenant, j’abandonne.
Peut-être que ma prochaine histoire aura une fin. Chose certaine, tu ne seras pas là pour la vivre avec moi.