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Lettre d'amour à chacune de vous – Par Emma

Salut toi! Petite curieuse, qui a cru distinguer une marque d’amour à travers ces premières lignes déjà. T’as pas tord, ici, tu vas en trouver de l’amour. Mais pas avant de passer aux vraies choses, aux choses vraiment sérieuses.

 Voilà. J’ai 18 ans. Presque 19. Je m’appelle Emma. J’ai été élevée comme toute petite fille normale dans une famille très normale vivant dans un contexte encore plus normal. On m’a donc enseigné, dès mon plus jeune âge, la «norme» des femmes d’aujourd’hui: regard éclatant, sourire intéressé, hochement de tête et port de tête gracieux, jolie robe et talons hauts pour affiner son tour de taille, éducation sans borne, implication sociale et culturelle dès que l’occasion se présente, besogne comme passe-temps-libre et création de temps indisponible pour affiner encore plus son image, muscler son corps et paraître en santé.

J’avais trois ans que je commençais déjà le ballet classique, qu’on m’enseignait à rentrer ma cage thoracique et mon ventre, de pointer minutieusement les orteils, de regarder droit devant moi naturellement et d’effectuer les milles sauts de chat et piqués tournés sans branler d’une mesure. Et je m’y efforçais, parce que. Parce que. Le sport, c’est dur. Mon corps, peu à peu, devenait l’objet d’un niveau de perfection à atteindre, sinon un instrument me permettant de démontrer ma force intérieure.

J’avais 12 ans qu’on me disait pour la première fois de faire attention à ne pas trop manger. Pas parce que j’étais bouboule. Seulement parce que. Parce que c’était la norme. Une alimentation saine remplie de légumes et de fruits jusqu’à ce que ça constitue une obsession, un trouble, une maladie dévastatrice et d’autant plus critiquée par cette même société.

J’avais 14 ans que j’annonçais à mes parents mon nouveau statut de végétarienne. Pas pour les animaux. Juste parce que c’était bien moi, ça, d’être innovatrice dans ma façon de vouloir plaire aux autres et de vouloir idéaliser un exemple irréprochable de la santé et du bien-être.

 J’avais 16 ans et c’était mon bal des finissants dans quelques mois. J’avais succombé, comme toutes les autres, au régime et à l’entraînement surimposé pour être belle au bal. «Pour rentrer dans ma robe» (?????????). PAS QUE J’ÉTAIS GROSSE. C’était quoi l’idée? 5 pieds 7 pouces et à peine 115-120 livres. C’était quoi l’idée de vouloir absolument atteindre ce standard de beauté qu’est la minceur-voir-la-maigreur? Ce statut qui, de toutes façons, est tellement relatif qu’il en devient absolument abstrait, inerte, mort.

J’avais 17 ans quand je suis partie en Grèce avec ma famille et qu’au lieu de me commander un drink, je me prenais un thé parce que «les calories vides» étaient malsaines. Au lieu de profiter du bon temps, je m’obstinais à faire du sport pour la «santé». Et bien. Surprise. Ma santé, autant physique que mentale, en a pris un sale coup. Pas parce que j’étais pas normale. Bien au contraire.

J’avais 18 ans. Je rentrais au Cégep. En même temps que j’entrais à l’hôpital. 95 livres. Pas une once de plus. Pas un sourire. Pas un regard brillant. Pas un sentiment d’amour dans mon coeur. Mais je faisais du sport. Oh oui! J’étais en santé. Bref.

Aujourd’hui, j’ai 18 ans, presque 19. J’ai passé la pire année de ma vie à comprendre ce que c’était vraiment que de prendre soin de moi. J’ai recréé ma vision du monde. Travaillé sur moi-même et mon petit bonheur, que je m’apporte à moi-même seule maintenant. Les médias, les influences sociales et les commentaires sur le poids des autres aux fêtes de Noël, je les ignore absolument tous d’un grand rejet de la main.

Parce que MOI, moi je suis beaucoup plus forte que ça. Je ferai du sport quand j’en aurai envie, pas parce que la société et ses normes sans fondement obligent. Je mangerai ce qui sera végétarien, végétalien, sans gluten, sans lactose, cru ou de la poutine quand j’en aurai envie. Je prendrai de l’alcool, parce que je voudrai profiter de soirées entre copines et pour laisser sortir mon fou.

Parce qu’aujourd’hui, il est temps que notre perception d’une apparence soignée évolue.

Parce qu’aujourd’hui, j’ai la force de courir aussi longtemps que j’en ai envie en m’imprégnant du soleil et de la beauté des paysages. De la vie.

Parce qu’un corps fort, ça se construit sur des fondements solides, inébranlables.

Parce qu’aujourd’hui, je dégage tellement de bonheur qu’on se retourne, parce qu’il est réellement inébranlable.

Parce que le bonheur, je l’ai choisi.

Et vous? Vous l’avez mis où votre bonheur?

Emma.

18 ans.

Presque 19.

Heureuse d’abord.

En santé maintenant.

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