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Les standards de beauté mondialisés : quand l’Afrique répond!

En chair, je projette la white girl assez typique. Je suis métissée, oui, mais du pâle avec du pâle. Je suis issue d’une famille de classe moyenne, j’ai manqué de rien. Mes repères phénotypiques m’ont toujours entourée ; télévision, revues, jouets, romans, camarades de classe. Je ne me suis jamais sentie étrangère malgré mon background biculturel. On va aller droit au but et compter ma couleur de peau comme facteur aidant à mon intégration dans ma société. L’Autre, qu’il soit blanc, basané ou ébène, m’a toujours captivée. Constater la diversité culturelle chez moi ou ailleurs et jouir de son puits sans fond de richesses m’a toujours fait tripper. Le tout sans jugement, mais toujours avec une curiosité très à vif, au point de faire un baccalauréat en anthropologie. Je veux que tous se sentent bien et bienvenus ; malheureusement, je ne pèse pas très lourd dans la balance d’un monde qui craint encore trop la différence.

Ce n’est pas un secret que la question identitaire s’avère plus complexe que jamais à l’ère de la mondialisation où tout se fusionne, créant une sorte d’éparpillement culturel où on se retrouve parfois à s’approprier les coutumes de l’autre et vice versa, à se poser des questions qui n’ont peut-être jamais traversé l’esprit de nos ancêtres qui demeuraient en vase clos. Les flux migratoires et le métissage, c’est comme souffler sur un pissenlit ne sachant pas trop où chaque semence prendra profondément racine. Beau à première vue comme phénomène, cette fusion interculturelle inévitable, n’est-ce pas?

Il y a une différence, toutefois, entre s’approprier le sushi japonais dans nos cuisines québécoises parce que c’est délicieux, par exemple, et souhaiter modifier sa couleur de peau, ou encore débrider ses yeux par malaise de soi et quête d’un standard.

Puisque je corresponds grossièrement à ces absurdes idéaux, je ne saurai jamais ce que c’est que d’être mal à l’aise par son ethnicité, ce que c’est que de crouler sous le regard de l’autre, de feuilleter un magazine en se sentant comme un alien, de se sentir désavantager dans une société superficielle à bien des niveaux. Ça n’empêche pas, à mon grand désarroi, que je le remarque. Je m’arrête ici, car m’embarquer dans un monologue sur le white privilege n’est vraiment pas ce qui me motive à écrire cet article.

À la façon d’un entonnoir, j’ai jusqu’ici abordé le monde au générique pour vous amener vers l’Afrique.

L’Afrique m’a toujours grandement inspirée ; les couleurs, la chaleur, les paysages, les sourires. Ces dernières semaines, elle m’a particulièrement charmée. La militance engagée mais pacifique de certains individus ne mérite pas de passer sous silence. Ce que ces gens qui ont fait leur chemin jusqu’à mon newsfeed ont en commun? Leurs moyens audacieux de remettre en perspective ces standards de beauté « occidentaux » qui viennent pervertir la fierté, la beauté africaine, surtout aux yeux de la jeunesse. Il faut la protéger, cette jeunesse du monde, la décomplexer pour qu’elle continue à rêver à l’océan et aux licornes, pas de passer sous le scalpel pour atteindre des standards hollywoodiens.

Sans plus tarder :

Cette beauté soudanaise à la peau noire comme l’ébène a fait sensation sur les réseaux sociaux tout récemment lorsqu’un chauffeur de Uber lui a demandé si pour 10 000 euros, elle blanchirait sa peau. Ça a fait boule de neige : elle est plutôt devenue une mannequin internationale pour qui la noirceur de sa peau est une fierté identitaire sans égale.

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Cet homme du Nigeria s’est vu outré lorsqu’il a voulu offrir une poupée à sa nièce, mais qu’il était impossible d’en trouver une avec laquelle la petite pourrait se reconnaître. Face à l’aberrance, il lança, en 2007, une poupée « Queen of Africa » avec laquelle les jeunes filles pourraient réellement s’identifier par la pigmentation de la peau, les cheveux et le style. Disons que la Barbie platine d’origine a pas mal pris le bord dans le pays!

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Également Nigérienne, cette auteure féministe est pour moi un énorme coup de cœur. Par la littérature africaine, elle rédige des textes profonds, parlants, mais accessibles à tous. Sans jugement, elle remet en perspective l’influence occidentale en Afrique et l’importance de préserver l’identité africaine et le sentiment d’appartenance chez la jeunesse. Son arme pour y parvenir : les histoires et les livres. Dans un Tedtalk (ICI), elle mentionne notamment s’être sentie perdue lorsqu’elle était jeune, dans des livres d’histoires où il y avait des fillettes blanches, qui vivaient dans la neige et mangeaient des pommes, alors que sa réalité au Nigéria était d’emblée des camarades à la peau noire, des dunes de sable et des mangues.

“The single story creates stereotypes, and the problem with stereotypes is not that they are untrue, but that they are incomplete. They make one story become the only story.” ― Chimamanda Ngozi Adichie

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