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Les filles et le caca

Je suis probablement la reine de la « marde » ou de quoi de même. Dans les party, dès que je bois ou consomme des shits, je finis tout l’temps « sul bol », à me dire que c’est un endroit où je suis bien, culottes à terre, genoux écartés, mains sur les cuisses. Pis même si ça cogne à la porte, ça arrive que je monopolise le trône longtemps. C’est comme mon territoire. Je le connais. Je fais pas comme si je chiais pas. Sûr que la donne à change quand je suis assise dans la dernière toilette publique « au boute du boute », pis que quelqu’un vient s’asseoir « à côté ». J’y fais souvent des fu*k you derrière mon mur, pis je flushe en chiant ben rapidement.

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Je parle tout le temps de caca. Dans ma famille, la crotte, c’est pas un tabou. Les blagues de shit, ça restera drôle tant que ça restera un sujet caché, un sujet « laite », un sujet brun. T’sais j’suis là à parler de matières fécales, pis je me dis juste une chose, on a tellement inventé d’euphémismes pour le même mot que le champ lexical est devenu super riche en matière de fèces. Genre, je parle de merde pis je me dis, je pense que je connais autant de synonymes de popo que d’amour. Je charrie, je sais.

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Un truc qui me fait rire encore plus, c’est les filles qui osent pas parler de « marde » avec leur chum ou pire, les filles qui osent pas péter devant eux. Genre, va péter « dins » fleurs au sens propre (peut-être sale un peu). Mais choisis les pivoines si tu veux vraiment camoufler l’odeur, en plus du fonctionnement de ton métabolisme. Une fille ça fait caca, on en parle, on le sait, mais une fille qui s’empêche de péter devant le monde, qui plus est devant son chum, ça arrive encore en p’tit péché. Je l’sais, j’ai beau parler tout l’temps de mes problèmes d’intestins, ça m’arrive d’être gênée quand j’me fais un nouveau chum. Sûr, y’a tout l’temps l’étape du premier pet.

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Ça, c’est quand tu commences à te sentir assez bien avec la personne pour te dire qu’elle te jugera pas à cause de l’existence de ton système digestif. La manière dont je le fais d’habitude, c’est en avertissant. « Hiiii hihihi (parce que le « hihi » c’est plus coquin), je pense que je vais péter! » Pis la personne de me répondre ben souvent : « Beeeeennn, OK? ».

L’étape d’après, c’est de le faire. Là, tu te dis, « baon » y s’attend à ce que je pète, je vais le faire pis après, nice shit, ça va avoir régler le tabou du-pétage-dans-le-couple, mais des fois, c’est pas si simple. Parce que rendu à l’étape de « le faire », faut rassembler tout son courage, pis vraiment se mettre à espérer que ça soit un p’tit pet cute pis pas un « osti de pet vegan » de quand t’as passé la semaine à te nourrir de graines pis d’houmous. Pout, pis pas Pwaaaaaaaaaaaaaaaaww, mettons.

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Fait que là, si tu te décides enfin à le faire, pis que tu fais un « ti Pout », t’es ben heureuse pis ça te fait rire, pis ça le fait rire. Mais c’est assez rare qu’un « ti Pout » vient pas sans un autre « ti Pout », pis un autre « ti Pout », pis peut-être un autre aussi après, surtout si t’es ben crampée d’avoir montré que oui, tu pètes, donc que tu chies, pis que ton anus est pas juste décoratif (ou ben un autre trou l’fun des fois).

On dirait que c’est toujours plus simple quand c’est lui qui fait les premiers pets (lire sans le t). Pis oui, c’est « p’têt » vrai. Mais fuck, je veux pas être la fille mal avec son dedans, juste parce que je suis gênée vu que je me dis, faut qu’y pense que mes flatulences sont insonores, inodores, sages et douces. « Nenon », moi c’est plus insoumises, incomprises, suaves et lousses.

En couple là, pis avec le sujet de la « marde » là, suffit pas d’avoir confiance en l’autre, faut aussi avoir confiance en soi…

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