On fait du mal aux gens qu’on aime de toutes sortes de façons.
Bien entendu, la plupart du temps, c’est involontaire. Il arrive qu’on ne se rende pas compte d’avoir frôlé un sujet sensible, ou encore on émet un commentaire ou une blague déplacée ou qui est allée un peu trop loin. J’ai l’impression que, plus on connaît des gens intimement et plus on fait de place dans notre intimité à notre entourage, plus on prend le risque de vivre ce type d’accidents en cours de route. Mais lorsqu’on s’entoure de bonnes personnes qui nous aiment réellement, on arrive facilement à passer par-dessus. On sait trop bien que notre interlocuteur est bon et qu’il nous aime.
C’est beau, la confiance.
Certains souvenirs de notre enfance nous marquent, et je vais toujours me souvenir d’une situation en particulier. Très, très jeune, j’avais deux grandes amies. On devait avoir dans les huit ou neuf ans, je dirais. Elles étaient très différentes et je les aimais toutes les deux. Petit hic, elles ne s’appréciaient pas du tout l’une et l’autre. Ça ne me posait aucun problème à l’époque, puisque je voyais bien que je pouvais partager mon temps entre les deux et je me considérais chanceuse : j’avais deux meilleures amies.
Jusqu’au jour où l’une des deux m’a demandé de faire un choix. Elle m’a dit que si je continuais à jouer avec l’autre petite fille, elle ne me parlerait plus. Quand j’y pense aujourd’hui, je me dis que les enfants sont souvent cruels pour de très mauvaises raisons. Je me rappelle que mon petit cœur était brisé, déchiré, par ce choix cruel qui allait me coûter 50% de mes relations les plus solides. J’ai toujours accordé une importance capitale à l’amitié, étant issue d’une famille qui déménageait souvent. Mes amis ont toujours été des phares et des repères pour moi, même petite.
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Cette leçon, je l’ai apprise toute petite : on fait du mal aux gens qu’on aime lorsqu’on les place dans la délicate position de choisir. Les conflits de fidélité sont difficiles à vivre et génèrent de la culpabilité, de l’amertume, et bien souvent de grandes blessures. Certains de mes amis l’ont vécu lorsque leurs parents se sont séparés. D’autres au travail, quand des collègues n’arrivaient pas à s’entendre.
Il est parfois bien difficile, mais nécessaire, d’accepter que les gens aient des affinités ou une histoire avec des personnes avec qui nous n’avons aucun point en commun et pas la moindre envie de les avoir dans notre vie. La seule solution possible, c’est de respecter ces liens qui existent, même si on ne les comprendra peut-être jamais.
Au final, peu importe l’âge, le type de relation et le lien de confiance qui existe entre deux personnes, il est bien rare qu’on choisisse la personne qui nous impose de prendre une décision.
AA ♥
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