Je me suis fait dire « non » – encore.
On me ferme une porte au nez – encore.
On vit quotidiennement des déceptions. C’est la vie ; c’est normal. On ne vire pas fou avec ça… mais il y a de ces déceptions, de ces « non » qui fessent plus que d’autres ; qui nous obligent à nous revirer de bord vite pour aller on ne sait trop où. On se dit souvent « non » à nous-mêmes, mais se le faire dire par les autres, c’est plus difficile et, surtout, c’est non-négociable. On ne fait pas le poids dans ces moments-là, ce qu’on dit n’a pas ou peu d’impact. On se retrouve devant les faits accomplis. Il ne nous reste plus qu’à se relever les manches et à trouver d’autres options.
Ce n’est pas toujours évident d’accepter qu’il est nécessaire de changer de parcours ou, du moins, de modifier sa trajectoire pour arriver quelque part où l’on veut être – mais où? Il est difficile de se retrouver devant une porte fermée, difficile de voir le nombre infini de portes ouvertes. C’est pourtant là-dessus que l’on devrait se concentrer, peu importe à quel point c’est difficile et peu importe à quel point on se ferme les yeux. Il ne faudrait pas laisser les autres prendre le contrôle de sa destinée, bien qu’on « subisse » leurs décisions et leurs humeurs ou que l’on doive vivre selon leurs règles.
J’ai longtemps cru qu’un « non » marquait la fin d’une époque ; qu’il ne pouvait en résulter autre chose qu’un changement de direction du tout au tout ; qu’après une embûche, il était impossible de revenir d’une autre manière que de foncer dans le même mur. J’ai longtemps cru que de s’entêter à vouloir accomplir quelque chose, c’était perdre son temps et son énergie ; que c’était continuer à courir vers l’échec. Aujourd’hui, je ne le crois plus.
Au final, je prends conscience de la beauté des détours – des parcours sinueux, de l’imprévisibilité des choses, des défis sous-estimés, des rencontres surprises. Celles qui nous amène vers l’autre, dans notre environnement, mais surtout dans notre monde intérieur, cet endroit où on puise forces et énergie pour toujours trouver une alternative à notre plan A, puis à notre plan B (il faut un plan pour chaque lettre de l’alphabet, en fait.)
C’est l’infini que nous avons devant nous et nous le réduisons à quelques possibilités. Un « non », c’est une foule d’opportunités à saisir ou à regarder passer. C’est aussi une chance de relever nos manches et de prouver à tous ceux qui nous disent « non » que nous le valons bien et que nous saurons tailler notre place autrement.
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