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Ça faisait un méchant bout de temps que je voulais essayer d’être vegan, mais que j’avais la chienne de me restreindre encore plus, de me faire juger, de ne pas en faire assez pour l’environnement et ma santé.
C’est là que je me suis mise à réfléchir. Est-ce que j’arrête de consommer des produits animaliers « pour les animaux » ou pour ma santé? C’est peut-être une question que tu te poses toi aussi, si t’es prêt à faire le saut de ton mode de vie omnivore à « végé-quelque chose ».
Pour te montrer à quel point c’est simple, j’me suis mise au défi pendant sept jours : ne pas consommer de produits et dérivés animaliers! Je voulais voir à quel point ce mode de vie allait affecter ma vie personnelle, mon portefeuille et ma santé.
J’ai décidé que je ne serais jamais vegan, mais bien plant-based ; un mode de vie dont je n’arrive pas à trouver un terme qui englobe autant qu’en anglais. Pour rendre ça simple, être plant-based, c’est consommer des aliments végétaux peu ou pas raffinés/modifiés (le plus proche de leur forme naturelle). La différence, c’est que pour les plant-based, porter du cuir ou consommer du miel n’est pas la fin du monde.
Résultat de mon expérience? Je suis une alimentation plant-based à 95%, avec un mini morceau de fromage occasionnel ou un latté sans lactose. Je me sens beaucoup plus énergétique, moins gonflée, et j’ai remarqué que ma peau est moins irritée (moins d’acné).
Mon épicerie pour une semaine pour deux personnes, sans produits vegan spécialisés, m’a couté 65$ :
- 45$ de fruits et légumes au marché 24/7 sur le coin de Côte-des-Neiges et Jean-Brillant;
- 5$ de cannes de légumineuses;
- 10$ de produits substitutifs (lait de soya, « yogourt » fait avec de la noix de coco).
Avec ce qu’il nous restait déjà dans notre réfrigérateur et notre garde-manger, on a encore assez de bouffe pour un autre trois jours! D’un côté économique, c’est super gagnant! On s’entend qu’ajouter certains aliments spécialisés va augmenter le coût, mais, des fois, ça vaut la peine!
Nos recettes coup de cœur cette semaine ont été les nouilles asiatiques (sauté de légumes et vermicelles de riz) avec une sauce au faux beurre d’arachide, des graines de sésame grillées et du tofu épicé, des muffins aux courgettes et un mac’n’cheese vegan inspiré par la recette de Thug Kitchen.
Crédit : Zoë Desborough
Voici des informations nutritives qui sont souvent questionnées lorsque tu fais une transition d’une diète omnivore à une diète végé. La plupart du temps, on rencontre quelqu’un qui va questionner notre choix ou même t’offrir des conseils nutritionnels qui n’ont pas de bases scientifiques. Je t’offre des faits vrais de vrai que j’ai appris lors de mes études en nutrition à l’Université Laval, pour la prochaine fois que quelqu’un te questionnerais sur tes habitudes alimentaires.
Mythe #1 : « Tu ne consommes pas assez de protéines! »
- Pour commencer, si tu fais tes recherches, avant d’entreprendre un changement de diète, tu vas voir qu’en moyenne, tes repas végétaliens contiennent un montant de protéines similaire à celui des repas omnivores.
SAUF QUE : Il est important de t’assurer de la complémentarité des protéines lorsque te suit un régime végétalien.
- En général, la complémentarité des protéines n’est pas nécessaire à chaque repas, mais sur une base quotidienne. Ce que j’veux dire, c’est que les protéines sont composées d’acides aminés (20 en tout, 9 essentiels et 11 non-essentiels). Les acides aminés essentiels ne sont pas synthétisés par le corps humain, donc ils doivent être retrouvés dans notre alimentation (lysine, leucine, valine, histidine, thréonine, méthionine, isoleucine, tryptophane, phénylalanine). Les protéines dites « complètes » sont celles qui contiennent tous les acides aminés essentiels en quantité suffisantes pour assurer la synthèse des protéines dans ton corps. Ces protéines proviennent de sources animales. Les protéines d’origine végétales sont dites « incomplètes », car elles ont souvent un acide aminé limitant (quantité insuffisante par rapport aux autres acides aminés).
TRUC À SE RAPPELER : Deux combinaisons gagnantes, soit légumineuses + noix ou graines, soit légumineuses + céréales.
Mythe #2 : « Tu n’as pas besoin de la vitamine B12. »
- J’me suis déjà fait dire par des végétaliens que c’était un mythe, parce que ça fait plus que cinq ans qu’ils suivent ce mode de vie, et n’ont jamais eu de problème.
SAUF QUE :
- La vitamine B12 est une vitamine hydrosoluble d’origine animale UNIQUEMENT, donc les boissons de soya et certains produits céréaliers sont enrichis de la vitamine B12 pour combler tes besoins. Les symptômes de carence peuvent prendre jusqu’à 20 ans avant de se manifester et peuvent entraîner des problèmes neurologiques graves et parfois irréversibles.
TRUC À SE RAPPELER : Permets-toi d’investir dans des suppléments ou vitamines avec l’accord de ton médecin.
Mythe #3 : « Tu vas devenir anémique. »
- On le sait tous, il faut manger nos épinards et notre steak pour avoir un montant adéquat de fer dans notre système… (J’espère que t’as senti le sarcasme.) Les taux d’anémie chez les végé et non-végé sont sensiblement les mêmes. #sorrynotsorry
SAUF QUE :
- Le fer héminique (de source animale) est mieux absorbé par le corps humain que le fer non-héminique (de source végétale). L’absorption du fer non-héminique est également influencée par la teneur en phytates de certains végétaux, tels que le soya et les céréales de son.
TRUC À SE RAPPELER : Il est recommander de consommer 75mg de vitamine C par repas, car elle double ou triple l’absorption du fer, d’éviter le thé (noir et vert) lors des repas et d’éviter une consommation excessive de fibres alimentaires (ce qui correspondrait à plus de 40-50g par jour).
En fin de compte, j’ai vraiment aimé mon expérience, car elle m’a encouragé à essayer de nouvelles recettes et j’ai vraiment pu voir une grosse différence dans mes dépenses et pour ma santé. Je t’encourage vraiment à l’essayer, Crépu!
Par Zoë Desborough
Élodie Dugat