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Le syndrome du « jamais assez »

Je souffre d’un syndrome sournois, ravageur, depuis plusieurs années déjà. Le syndrome du « jamais assez », vous connaissez? C’est une maladie très répandue dans notre société où l’anxiété de performance est une valeur mise en avant-plan.

J’ai une bonne job que j’aime. J’écris pour le blogue le plus funky en ville, ce qui me donne l’immense privilège d’exploiter ma passion de l’écriture quotidiennement et d’être lue par un vaste public. En plus, j’ai la chance d’assister à plein d’événements cool. J’ai une vie sociale bien remplie (des fois trop, même!). Je m’entraîne 5 à 7 fois par semaine (oui oui!), je mange bien et je dors assez.

Pourtant, j’ai toujours le cerveau qui spine à la recherche de la nouvelle affaire que je devrais faire pour pimper ma vie. Un certificat à temps partiel à l’université? Une implication dans un nouveau projet ou dans un organisme? Exploiter un loisir et devenir entrepreneure? Je suis en perpétuelle remise en question afin de faire de ma vie une réussite la plus totale, et ce, à tous les niveaux.

Je regarde autour de moi et je n’arrête pas de comparer ma vie à celle des autres. Comme cette fille qui est une véritable girl boss et qui a sa propre compagnie à 25 ans. Ou cette artiste qui enchaîne succès après succès. Ou encore ce gars qui est impliqué partout. Avec l’avènement des médias sociaux, on est constamment bombardé par le succès et la réussite des autres. Mais la vérité, on va se le dire, c’est que ces personnes-là n’ont pas nécessairement une vie plus parfaite que la nôtre, elles ont simplement fait des choix différents.

Je suis une éternelle insatisfaite et je suis immensément dure avec moi-même. On dirait qu’il y a toujours quelque chose que je pourrais faire de plus pour que ma vie, ma carrière, mes relations soient mieux. Le problème, c’est que je ne prends pas le temps de m’arrêter pour constater que ma vie, elle est déjà pleine d’accomplissements et de petites victoires qui ont de quoi me rendre fière.

C’est comme si je voyais les 1001 chemins possibles : tous ceux que j’ai laissés derrière au fur et à mesure que je prenais des décisions et tous ceux qui se présentent devant moi. Je ne peux pas tous les emprunter, et en choisir un signifie immanquablement en laisser d’autres de côté.

Notre génération est confrontée à un trop-plein de possibilités et c’est extrêmement anxiogène. C’est comme si on avait tellement peur de faire le mauvais choix, de passer à côté de l’occasion parfaite, qu’on n’arrive pas à prendre une décision au bout du compte.

Ça se répercute beaucoup dans nos relations amoureuses : il y a tellement de possibilités de conquêtes qu’on n’arrive pas à se poser, car on a peur de passer à côté de quelque chose. Au point où on oublie de savourer notre chance, parfois.

Je ne veux pas arriver à ma retraite et me dire que je n’ai absolument rien fait. Je veux être fière de mes succès et de mes choix. Mais je ne veux pas non plus arriver à ma retraite essoufflée, « brûlée ben raide », parce que je n’ai pas pris le temps de m’arrêter en chemin pour respirer un peu et apprécier ma vie.

Le plus difficile, j’ai l’impression, c’est de trouver l’équilibre entre les deux : entre le succès, la fierté, et le besoin de prendre du temps pour soi. Il faut apprendre à ne pas trop étirer ses limites, et apprécier chaque petite victoire. Vivre davantage dans le présent, et savourer nos réussites.

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