Cette année, c’est le premier temps des fêtes sans ma mère. Mon vingt-troisième, mon premier sans elle, sans sa chaleur et sa présence. C’est dur.
Ma mère et moi on n’avait pas une relation mère-fille traditionnelle. Je ne m’ennuie pas des réveillons endiablés qui se terminent à 4h du matin, de la tourtière et des manteaux des « matantes » qui sentent trop le parfum. Je m’ennuie de notre minuscule sapin de même pas deux pieds dans notre petit appartement mal isolé, des biscuits de Noël que tu m’achetais chaque année, de l’argent que tu économisais dans le tiroir de ta grande commode pendant toute l’année pour pouvoir me faire plaisir en décembre.
Alors cette année j’essaie de me mettre dans l’ambiance. J’écoute le Grinch, Love Actually, The Elf, Maman j’ai raté l’avion. Je demande à mon chum de m’acheter un calendrier de l’avent. Je bois des cafés à la menthe. J’ai acheté un gigantesque sapin qui est absurde pour la grosseur de notre appartement, et je l’ai décoré comme dans mes rêves. J’ai même acheté SES biscuits de Noël, ceux qui m’attendaient chaque année.
Mais je dois me rendre à l’évidence. Ce n’est plus pareil. Ce ne sera plus jamais pareil. C’est dur parce que le temps des fêtes a toujours été une période difficile pour ma mère, où on se serrait les coudes ensemble, au travers de nos chicanes et de nos problèmes. Mais là, elle n’est pas là. Pis j’essaie de me mettre dans l’ambiance, de me forcer à me mettre dans l’esprit des fêtes. D’embarquer dans la féérie de Noël en hurlant du Michael Buble dans l’auto.
Mais ça ne marche pas. Parce que tout ce que je voudrais pour Noël, c’est un gros câlin moelleux. Pis le 31 décembre à minuit, je voudrais juste qu’elle me donne deux becs sur les joues pis qu’elle me dise que tout va bien aller.
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