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Le DIY le plus difficile du monde aka Demi Moore devait même pas être bonne en poterie – Par Joëlle

Bien que je soupçonne que tous les gens qui me lisent (j’en profite pour saluer mes quatre lecteurs masculins, vous savez qui vous êtes) me connaissent personnellement…il en reste peut-être deux-trois parmi vous qui savent pas encore que je me suis inscrite à des cours de poterie au tour il y a un mois.

Avant de régler le cas du film Ghost et de sa sulfureuse scène de poterie romanesque, précisons que moi, dans la vie, je suis le genre de fille qui essaie à peu près toutes les formes d’artisanat et de DIY (à l’exception de l’émail sur cuivre, parce que juste dire le nom me fait mourir de rire et me donne l’impression d’avoir 100 ans). J’ai suivi des cours de tricot, j’ai essayé de faire de la couture pour imiter ma mère, j’ai fait fondre des crayons de cire pour faire des coeurs en papier ciré et moi et mon amie Chantal on va bientôt à un atelier de fabrication de savons. J’ai à peu près tout essayé et, à l’exception de mon beurre corporel précédemment cité, j’ai pas mal réussi toutes mes entreprises en matière de DIY (je dis bien en matière de DIY, parce que pour le reste on pourra en reparler, y a des ratés de ce côté-là…j’étais vraiment pas bonne en danse créative).

Donc vous pouvez vous imaginer ma joie quand Laurence (le nom n’a pas été changé) ma demie-cousine par alliance (compliqué là, c’est ben 2015, elle sort avec le demi-frère de ma cousine, mais bon, bottom line, elle fait partie de ma famille) m’a raconté qu’elle avait commencé la poterie l’année passée, qu’elle y allait super souvent, que ça lui permettait de penser à rien pendant deux heures et que maintenant, elle avait plein de jolis pots à plantes chez elle.

Des phrases de même, pour moi, c’est de l’herbe à chat.

(Si j’étais un chat, essayez de suivre là.)

N’en fallait pas plus pour que je m’inscrive. Dans mon enthousiasme débordant, j’ai même payé mon cours de poterie avant mon cours d’université. Je commençais en janvier, j’avais tellement hâte.  Si j’avais su.

Donc j’arrive au deuxième cours (j’avais manqué le premier, ignorant à quel point ça me ferait prendre du retard) et écoute la démonstration de la prof sur le centrage. Ça, c’est pour centrer l’argile sur ton tour. On te le dit pas ça, qu’il va falloir faire ça. Pis que c’est comme un peu difficile. Peu importe, je me décourage pas. Deux heures plus tard, je sors de là, pis j’ai fait des cônes en glaise. Ok, on va se le dire, un cône en glaise brune, ça ressemble pas mal juste à…en tout cas, pensez ce que vous voulez.

Bref. J’avais mal partout, j’étais épuisée et… à des années-lumière de tourner un grand bol à punch.

Pas grave, j’y retourne la semaine d’après. Cours trois: tout le monde doit faire un bol pour suivre le prochain cours, où on apprend à faire le pied du bol.

J’ai pas été capable de faire un bol. J’ai juste pas été capable. On n’en parle pas souvent, mais passer deux heures à pas réussir quelque chose sans voir aucun progrès ben…c’est plate. Et frustrant. Je sors de là, pas de bol, et promets à ma prof de revenir le samedi pour essayer d’en faire un toute seule.

Pensez-vous que j’ai réussi? NON. Ben non. J’ai passé deux heures à côté d’un monsieur qui se faisait un service à thé (je vous niaise pas là. Il a fait ça en DEUX heures) pendant que je faisais une exposition de boules d’argile mouillées que je faisais sécher après avoir percé systématiquement mes tentatives. Je suis sortie de là pleine de bouette et frustrée. Le soir, j’ai fait ce que je sais faire de mieux : j’ai pleuré.

Oui. J’ai trente ans, pis j’ai PLEURÉ parce que j’étais en retard sur les autres dans mon cours de poterie. Je vous le jure sur ma vie, la poterie a réussi à me faire faire ça.

La bonne nouvelle c’est qu’après avoir pleuré, j’ai eu mon quatrième cours pis, me calmant le bolo, j’ai réussi à faire mon premier bol qui a pas l’air d’un bol. Pis parce que j’ai pas de fierté, je vous le mets en photo ici:

Après ça, ça a déboulé. Je suis pas rendue bonne, loin de là, mais je suis capable de faire des genre de bols. Pis comme vous savez déjà que j’ai pleuré à cause de la poterie, pourquoi par vous montrer ce que j’ai réussi à faire, à date :

Le dernier c’est un pichet. Que j’ai fait avec ma prof à côté de moi qui me regardait à chaque mouvement, mais tsé, pareil, c’est un pichet! La semaine prochaine, on va poser une anse dessus. Je sais que ça éveille aucune émotion chez vous. On est différents. ?

Il faut préciser ici que vous avez pas d’échelle, mais que tout ça, c’est vraiment des petites pièces. Et que comme elles sont même pas cuites, ça va rapetisser encore, pour donner des petits pots à cactus, GROS TOP. Mais checkez ben ça, mon bol à punch s’en vient.

Avant de vous laisser, au cas où cet article vous aurait donné envie de vous inscrire à des cours de poterie au tour, y’a quelques petites choses à savoir :

– J’habite à Québec, pis je suis inscrite au Centre de céramique de Sainte-Foy. Tout le monde est smatte, pis c’est pas à cause d’eux si j’ai pleuré, c’est parce que je suis intense et que j’aime pas ça être pas bonne. Sérieux, ma prof est 1500 fois plus relax que tout le monde que je connais.

– L’affaire avec la poterie, c’est que tout le monde dans ton entourage a l’air de savoir que c’est vraiment dur, mais que personne te le dit AVANT que tu sois rendue à pleurer devant eux parce que t’as pas de bol. À ce moment-là, tout le monde a une amie qui en a déjà fait pis « paraît que c’était dur ». Ben moi, je te l’ai dit.

– Demi Moore a CERTAINEMENT pas tourné ses pièces elle-même dans Ghost avant de frencher avec Patrick Swayze. Si mes cours de poterie ne m’ont appris qu’une seule chose, c’est que le cinéma nous ment.

Bonne semaine!

xx

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