Sommaire
Une jeune femme et future mère est morte d’une horrible façon, cet été…
Contrairement à ce que l’on pense, l’été est plus meurtrier que l’hiver sur les routes du Québec, parce que les gens ne se sentent plus aussi en danger que sur une chaussée glissante, qu’ils sont en vacances, qu’ils prennent davantage la liberté de prendre un verre, qu’ils sortent plus souvent le soir, etc. Je le sais parce que j’ai fait de la recherche pour Jean-Marie De Koninck à ce sujet. Du coup, il y a beaucoup de gens sur les routes quand il fait noir, ils sont souvent plus téméraires, mais parfois, moins en état de conduire.
Et l’été qui se termine n’y a pas fait exception. Je vous épargnerai les faits divers, mais un automobiliste ivre a insulté mon père il y a quelques jours… avant de se crasher avec sa voiture quelques instants plus tard.
Mon père et bien d’autres auraient pu mourir à cause de ce conducteur, et cet individu serait peut-être vivant s’il avait écouté mon père qui lui disait qu’il roulait en sens inverse de la circulation. Peut-être que cet homme voulait mourir ainsi, aussi.
En somme, quelques petits rappels de sécurité 101 pour tout le monde :
Au volant
- Attention aux cyclistes quand tu ouvres ta portière : oui, ça peut les tuer;
- Attention aux piétons et aux cyclistes quand tu roules, en avançant ou en reculant, angles morts inclus: c’est ce qui les tue en général;
- Plus t’es gros, plus t’es dangereux, compris?;
- Respecte les limites de vitesse, et pas juste pour t’éviter une amende;
- En secteur scolaire ou résidentiel : ralentis!!;
- Le bruit du moteur de ta moto, ou des pneus de ton char quand tu les fais crisser sur l’asphalte, ou de ta disco mobile qui fait danser les joints de ton 4 x 4, y a juste toi que ça fait bander, OK?;
- Attache ta ceinture, et assure-toi que tes passagers suivent ton bel exemple pour chaque trajet – les recherches montrent que les accidents les plus fréquents se produisent dans de courtes distances;
- Laisse la fatigue, l’alcool et la drogue aux autres quand tu conduis;
- Ton cellulaire, avec un volant, c’est pas ton ami, et tes textos peuvent attendre, ils valent pas une vie.
À vélo
- Un casque, c’est pas fait pour être cute, mais ça fait super bien sur ta tête;
- Je sais que les pistes cyclables sont trop rares et bien mal aménagées en dehors de l’été, mais on tient à toi, fait que respecte les droits de passage des autres sur la route;
- Indique clairement tes intentions quand tu changes de direction;
- Respecte le code de la route : oui, il s’applique à toi aussi;
- Please, roule pas sur les trottoirs;
- Le cellulaire ou le texto, c’est pas plus brillant en vélo qu’en char.
À pied
- Lâche ton cell pis sors des fois tes oreilles de tes écouteurs : les chars roulent vite autour de toi;
- Traverse sur les passerelles, dans un monde idéal, et quand ce monde n’existe pas, regarde des deux bords avant de traverser;
- Couper le trafic pour commencer à traverser 3 secondes avant le petit bonhomme, c’est innocent; et avec des enfants, c’est criminel;
- Je le sais, le petit bonhomme dure pas longtemps, alors si tu vois une personne en béquilles, en marchette, avec poussette, qui boite ou qui visiblement n’arrivera pas à traverser à temps, marche donc à côté d’elle, et à son rythme : les automobilistes vous verront, ralentiront et vous attendront.
Je sais que plusieurs épileptiques conduisent, et ils ont sans doute de bonnes raisons de faire ce choix, mais mes besoins ne vaudront jamais la vie d’un autre être humain. Je fais rarement des crises, mais je n’ai aucun suivi en neurologie. Aucune compagnie ne veut m’assurer sans volant, alors conduire…?
Et je viens d’apprendre que le médicament que je prends depuis 19 ans pour mon épilepsie est impliqué dans un scandale : 1 enfant sur 10 de mère le prenant serait atteint de troubles très graves du développement (TDAH, autisme, QI inférieur, syndrome s’apparentant à celui de l’alcoolémie fœtale, etc.). Il aura fallu 35 ans (ça, c’est l’industrie pharmaceutique!) avant qu’on dévoile ces faits.
La substance mise sur le banc des accusés dans ce dossier – et condamnée à travers toute l’Europe occidentale – est utilisée dans plusieurs médicaments contre l’épilepsie.
Je souhaite avoir un enfant, mais je refuse de l’exposer à ce médicament. Si je renonce à tout traitement cependant, je risque davantage de faire des crises. Et comparativement à une autre, une femme enceinte a 10 fois plus de risques d’en mourir.
Une jeune femme et future mère est morte d’une horrible façon, cet été, et un malaise épileptique de l’automobiliste figurait au nombre des hypothèses pouvant expliquer l’inexplicable.
Moi, je suis une piétonne et, à l’occasion, une cycliste, mais jamais je ne serai une automobiliste parce que je suis épileptique. Parce que je serais un danger pour les autres. Parce que je ne pourrais pas vivre avec la mort même non-intentionnelle que j’aurais causée d’une autre personne en raison d’une crise. Parce que la seule façon de l’éviter est de ne pas prendre le volant, j’ai fait le choix de ne jamais conduire.
Photo de couverture : source