Pendant longtemps dans ma vie, je me fâchais intérieurement pour des petits riens. Échapper mon crayon par terre, me renverser du café dessus, trébucher dans une craque de trottoir, plus de jus dans mon frigo, tout ça me gossait royalement. Comme si une partie de mon adolescence frustrée était toujours accrochée à moi. Mais au fin fond, pourquoi ? Pourquoi gaspiller mon énergie et ma bonne humeur à focusser sur des détails stupides quand il y a tellement de bonheur autour de moi ? Au final, tout est une question de perspective.
C’est pas dramatique si tu as fait une épicerie de dingue pis que finalement y’a pu de service de livraison. Prends un taxi et jase avec le chauffeur.
C’est pas dramatique si ton ami(e) te cancelle à la dernière minute. Profite de l’occasion pour te rouler dans une couverte et écouter le film que tu voulais visionner depuis tellement longtemps.
C’est pas dramatique si ton kick te réécrit pas à la seconde où il a vu ton message Facebook. Il/elle va te répondre quand il/elle aura le temps.
C’est pas dramatique si ta paye n’est pas entrée. Va au dép t’acheter du Kraft Dinner pour souper pis un œuf Cadbury pour dessert. Ça fait du bien pour la ligne une fois de temps en temps.
C’est pas dramatique si t’as un bouton dans face. Mets-toi du rouge à lèvres flash pour qu’on focusse sur ta bouche.
C’est pas dramatique si une journée, tu te sens comme un tas de crotte avec la famille au complet de mouches noires qui rôde autour. Ça nous arrive à tous d’en vouloir à la terre entière et de se demander pourquoi on existe, pourquoi c’est de même, pourquoi ça arrive juste à moi, pourquoi j’ai pu de lait, pourquoi j’ai le goût de me rentrer la face dans le pot de Nutella pis pu jamais en sortir.
C’est pas dramatique si t’échappes sur le plancher tes toasts beurrées de confiture aux fraises. Tu en refais d’autres pis je te jure que tu vas les savourer 100 fois plus.
C’est pas dramatique si on te demande d’arriver plus tôt ou de rester plus tard à la job. Tu vas être bien contente quand tu recevras ton chèque.
C’est pas dramatique qu’il neige pis qu’il fasse frette. Tu peux écouter la toune L’hiver c’est jamais fini de King Melrose et te réconcilier avec la vie un peu.
Pour atteindre un bonheur suprême, à part manger le sandwich au thon du Subway, il faut s’entourer des bonnes personnes. Les bonnes personnes, ce sont tes amis et ta famille qui t’aiment pour qui tu es vraiment, qui sont là pour t’appuyer même dans tes projets pas rapport, qui te poussent à te dépasser, qui veulent ton succès et qui apprécieront tes victoires autant que toi et qui seront là pour te donner un coup pied dans le cul quand tu auras échoué.
Mais à la fin, tu décides. C’est simple. Moi j’ai choisi d’être heureuse, zen et d’apprécier ce que j’ai.
Je veux pas la maison avec des électros à 5 000$, le gros char pis des vêtements de marques, les sorties dans les restos fancy, l’osti de cabane à sucre ben hot qui coûte 100$, les gens pas rapport qui te souhaitent bonne fête mais qui profondément n’en ont rien à cirer et les grosses discothèques où tout le monde se pense bon et préfère te dévisager que de venir te parler. Ce que je veux dans ma vie, c’est simple: mes amis proches, des chips lime et poivre, un verre de Old Fashioned une fois de temps en temps, Al Green pis de la chaleur humaine.
Parfois je vois des gens cultiver ce petit sentiment de I hate human race. Pis c’est pas si hot. Si tu détestes la race humaine, c’est ta job de changer tout ça. Sois un bon être humain et sème du bonheur partout où tu passes. Souris, aime, apprécie pis fais du bénévolat. Donne aux gens autour de toi. Appelle ta grand-mère. Recycle ton carton au lieu de le jeter aux poubelles parce que t’es trop vedge. Mange des légumes verts.
Je te jure que la vie te semblera un million de fois plus belle.
P.S. Highfiver rend de bonne humeur. Promis.
Crédits photo: Benoît Solbes et Jennyfer Martyn