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L’art pas si subtil de faire des excuses

Source: Unsplash

Ce n’est plus un secret : je suis une grande fan d’Occupation Double (mais surtout, des Ficelles, le podcast féministe sur Occupation Double). Cette année, Éloïse a soulevé les passions en trouvant le moyen d’écouter des épisodes d’OD alors qu’elle était isolée dans une chambre d’hôtel en attendant le résultat d’un test de COVID. À plusieurs reprises, les autres candidat.es ont souligné qu’ils et elles auraient aimé qu’Éloïse s’excuse, ce à quoi Éloïse répliquait : « Je me suis excusée plusieurs fois ». Toutefois, ce qu’on a vu au montage, ce n’est pas une Éloïse qui s’excuse, c’est une Éloïse qui regrette, et c’est là toute la différence : regretter, ce n’est pas s’excuser.

Ceci n’est pas un texte sur comment faire des excuses en cinq étapes faciles ; pour ça, il y a Google. Ce dont j’ai envie de te parler, c’est la philosophie derrière les excuses. Contrairement au regret, qui est à propos de nous, les excuses sont à propos des autres. D’ailleurs, certain.es puristes de la langue française critiquent l’usage de la formule Je m’excuse, arguant qu’on ne peut pas s’excuser soi-même de quelque chose. La formule à privilégier serait plutôt Excuse-moi ou même Je te présente mes excuses.

Faire des excuses, c’est l’étape qui vient après le regret et la désolation, comme dans : j’ai prononcé des mots que je regrette, je suis désolée que ces mots t’aient blessé, je te présente mes excuses. C’est là que ça devient corsé, parce que faire des excuses, c’est aussi se placer dans un état de vulnérabilité, c’est laisser à l’autre la liberté d’accepter nos excuses ou pas, ou pas tout de suite. Faire des excuses, c’est accepter qu’après, ça ne nous appartient plus et que c’est possible que le pardon qu’on attend ou qu’on espère ne vienne pas.

Surtout, lorsqu’on fait des excuses, on ne tente pas de se justifier. Comme je le disais plus haut, les excuses ne sont pas à propos de nous, elles sont à propos des autres. Présenter des excuses en ajoutant « mais j’avais bu » ou « mais je n’avais pas d’autre choix », c’est encore une fois se retourner vers soi et ne pas reconnaître le ressenti de l’autre personne. Évidemment qu’on peut faire une réflexion personnelle sur notre niveau de responsabilité, mais quand vient le moment de faire des excuses, on y va all-in.

Autant faire de « vraies » excuses peut être difficile, autant on est plusieurs personnes à avoir la manie de ponctuer chaque conversation ou chaque courriel de « Je m’excuse ». On n’a pas à s’excuser pour tout et pour rien, surtout pas quand il s’agit d’une situation qu’on n’a pas provoquée et sur laquelle on n’a aucun contrôle. On peut être désolé.e, on peut ressentir de l’empathie envers un.e collègue ou un.e client.e insatisfait.e, mais on n’a pas à toujours se rendre jusqu’aux excuses.

Lorsqu’elles sont faites avec sincérité et qu’elles sont accompagnées d’actes qui vont dans le même sens, les excuses sont très puissantes. Elles peuvent aider des personnes à guérir, elles peuvent ressouder des relations. Pourquoi, alors, on déciderait de s’en passer ?

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