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L'amour/haine de ta job d’été en restauration – Par Andrée-Anne

C’est l’été les crépu-e-s.  Si comme moi tu suffis au loyer en travaillant dans la restauration ou en hôtellerie, cet article se veut un soutien moral des plus solidaires en cette période critique.

Juin-juillet-août, on le sait, c’est la saison où les petites familles sortent la marmaille off de leur Ritalin, c’est les touristes de la croisière qui s’amusent et c’est aussi : adieu ta vie mondaine les jours ensoleillés et les soirées chaudes où tes amis planifient les activités les plus folles et qu’ils finissent copains-copains avec des propriétaires de yachts pendant que tu as servi cent trente clients et que tu as tellement chaud que t’as oublié c’était quoi ne pas sentir le café/le gras/l’alcool que t’as partout dans les cheveux parce que t’as raté ton coup en changeant un fût de bière cinq heures plus tôt.

La vérité, c’est que c’est plutôt ingrat de travailler dans le public.  Les gens oublient rapidement que tu n’es que le messager de service, que c’est rarement de ta faute s’il y a de l’attente, si ce n’est pas à leur goût, ou encore, si leur enfant a une allergie qu’ils ont oublié de te mentionner.  Soudainement, tu te retrouves à remettre en question les fondements de l’univers et, surtout, ta mission sur la Terre entre deux spaghettis bolo, tout ça pendant que l’enfant aux allergies se transforme à une vitesse grand V en poisson-chat épileptique la bouche pleine dans ta section.

Tu te feras poser toutes les questions inimaginables sur ton menu (y’a tu l’extrait de sang de vampire réduit dans ton fromage-bio-fait-par-un-artisan-de-la-région, parce que je suis intolérante!).  Tu te rendras compte qu’environ 67% de la population a une allergie MORTELLE au gluten (mais il y a eu contact dans la friture avec ce que vous avez commandé – ah le contact ça c’est pas grave!).  Tu vas te faire obstiner même si ça fait huit ans que tu travailles au même endroit (je suis venue l’année passée et y avait une mousse au chocolat sur le menu, j’te l’DIS!).  Tu vas aussi servir des gens qui veulent à tout prix avoir un rabais et qui vont te passer leur coupon sous le menton avant même que tu leur aies dit bonjour.  Tu devras t’improviser guide touristique de ta région (si je pars de mon hôtel à pied et que je fais un détour par Tadoussac, en combien de temps je peux me rendre au Château?).  Si tu es hôtesse, tu devras le faire en cent huit langues.  Et si tu es en cuisine ou commis ou plongeur, tu devras aussi te plier aux caprices des clients, mais mal rémunéré et à une température d’environ cent millions de degrés.

Je sais bien que cette petite montée de lait te donne l’impression que je suis le grinch de la restauration.  Le fait est que je conseille à tout le monde de travailler dans le domaine au moins une saison.  Les épisodes frustrants deviendront rapidement des anecdotes drôles à raconter!  Les gens en restauration/hôtellerie sont de bons vivants, épicuriens, toujours partants pour des soirées mémorables.  Ce seront souvent des étudiants, des gens qui proviennent de tous les milieux, qui t’apprendront beaucoup de choses.  Tout ça, c’est en plus du fait que tu devras pratiquer au moins une langue seconde, tu apprendras la valeur du travail d’équipe et tu discuteras avec des clients fascinants, qui ont voyagé et qui ont plein de choses à raconter.  Tu pourrais aussi te rendre compte de tes capacités en gestion, en sommellerie, en cuisine et te découvrir un métier!  Mieux que tout ça : tu vas voir que quand l’adrénaline redescend après un douze heures à courir partout, ça dort bien en maudit!

Bon été, crépu et n’oublie pas que ton job étudiant pourrait être l’expérience de ta vie!

AA ♥

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