Il y a de cela assez longtemps, ça me stressait de conduire. Le faire pour le plaisir ne faisait pas vraiment partie de mes réalités.
Le temps a passé et depuis que cette peur est bien enterrée là où la liberté pèse si fort qu’elle ne pourrait revenir, j’ai un amour très particulier pour la route. On dirait que le fait d’avoir eu une mauvaise relation avec elle à une certaine époque me fait l’apprécier davantage maintenant que les temps se sont calmés.
J’adore rouler. C’est ma pause, mon moment. La réalité se met sur pause le temps d’un instant et me donne l’impression de vivre dans le plus beau des films.
Ode à toutes ces belles routes. Aux rassurantes qu’on connaît, mais aussi à celles qui sont inconnues, qui se découvrent kilomètre après kilomètre.
J’aime quand on se promène, toi et moi, à travers les arbres, sur une route qui ne semble jamais près de se terminer. J’aime quand ces derniers se cachent et laissent la place à un lac vide de toute personne dans une forêt tellement éloignée que le réseau n’est même pas disponible. J’aime quand on s’arrête et qu’on se donne la chance de découvrir un peu ce que la terre nous offre.
J’aime quand on décide d’aller rouler à minuit le soir alors qu’on n’a rien de mieux à faire. J’ai un amour infini pour toutes les confessions qui émergent, tous les questionnements et les réflexions qu’on n’assumerait tellement pas autant dans un autre contexte.
Je veux qu’on se parle du road trip qui est prévu depuis longtemps. De l’excitation qui est palpable dans l’auto, des chansons qu’on crie du plus fort qu’on peut et du café qu’on arrête prendre avant de se perdre sur une trace d’asphalte pendant plusieurs heures avec les personnes qu’on aime le plus au monde.
On peut également se parler de la route pour se rendre en ville, dans le meilleur de nos habits. Le rouge à lèvres au visage, la jupe qui virevolte dans le vent des fenêtres baissées. Les lumières qui prennent la forme de traits infinis à cause de la vitesse à laquelle on roule qui s’agence parfaitement à nos idées de festivités. J’aime le grincement des caisses de son du vieux bazou à l’écoute de nos chansons de prédilection.
Lorsque tout se bouscule, lorsque les obligations sont tellement nombreuses qu’elles camouflent les rêves, viens rouler.
Pas trop longtemps, pas à l’autre bout du monde. Le moteur à la dérive, les chansons dans le piton, les yeux qui observent.
La route est belle. Viens, on va prendre une pause.
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