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L'amertume de l'été

En théorie, les vacances d’été, c’est supposé être quelque chose de cool, right? Pus d’école, pus d’engagements, pus d’obligations et une belle température pour couronner le tout.

Pourtant, chaque fois qu’une année se termine et que les vacances débutent, j’ai toujours ce petit sentiment de vide, voire d’amertume, qui vient me chercher. Et je ne m’y fais pas.

D’abord, y’a le fait de perdre la régularité qu’on est habitué d’avoir durant l’année scolaire. Qu’on le veuille ou non, les cours à l’école amènent une certaine stabilité dans notre horaire, et cette stabilité est rassurante. Je n’ai pas à trop me soucier de ce que je vais avoir à faire le lendemain, le surlendemain, la semaine prochaine, parce que je sais que je vais avoir tel cours à telle heure et que je vais avoir tel devoir à faire pour telle date. Or, pendant l’été, tout cela s’effondre et on fait face du jour au lendemain à une quantité innombrable de journées où on n’a… rien. L’agenda est vide, les pages sont blanches, et c’est comme ça que je me sens aussi au tout début : plongé dans une salle blanche dont les murs s’étendent jusqu’à l’infini. Certes, je peux remplir mes semaines avec un travail, mais encore là, c’est le même sentiment chaque soir : pas d’obligations, pas de comptes à rendre… rien. Un vide assez troublant.

Mais ce n’est pas que ça. Y’a aussi le fait de perdre l’objectif de vie que l’école apporte, pendant ces deux ou trois mois. Durant l’année scolaire, on est motivé par le désir d’en apprendre davantage sur des sujets qui nous intéressent, et celui d’accumuler de l’expérience pour notre future carrière professionnelle. Et là, pouf, tout ça s’évapore alors qu’on délaisse cette raison d’être le temps de se vider l’esprit et de profiter de notre temps libre avant que tout recommence. Cependant, binge watcher des séries Netflix ou sortir au bar le soir, on ne peut faire ça qu’un nombre x de fois avant que ça devienne redondant, répétitif, lassant. Et ni l’un ni l’autre n’est très gratifiant lorsqu’on les considère d’un point de vue plus global. Mais l’été est fait pour ça, on ne peut rien y changer : c’est le temps, selon la tradition, de courir dans toutes les directions comme des chiens sans queue ni tête. On fait le fou et le party, on voyage et on a une jobine, on reconstruit certaines amitiés perdues et on en condamne d’autres, qui s’effritent lentement.

Finalement, y’a aussi tout l’aspect social et occupationnel qui entoure l’école qui disparaît abruptement. L’équipe de sport universitaire? Nah, y’en a pas pendant l’été. Les pratiques de stage band ou d’ensemble vocal? Heu, y’a pas de show à monter pendant les vacances. Pas de réunion de tel comité, pas de 5 à 8 le jeudi, pas de danse sociale le lundi. Pas de cheerleading, de club de lecture, ni de conférences sur l’espace et le vide interstellaire. Pour une personne qui était à la fois dans un groupe de musique, dans une troupe de comédie musicale, dans une association étudiante et dans un organisme à but non lucratif, j’ai trouvé ça pas mal rough de tout « perdre », si on peut dire ça comme ça. Évidemment, ce n’est que temporaire, puisque, pour la plupart, on va retrouver ces fonctions dès la fin des vacances, mais n’empêche, le trou béant que ça creuse au sein de nos activités quotidiennes, ça ne s’ignore pas.

Cet été, je me suis donc dit que je devais changer la donne. Remplacer les sessions de binge watching par des randonnées dans la forêt. Tirer une croix sur les grasses matinées afin de profiter de ce temps-là pour faire de l’exercice. Et me lancer dans des projets avec des objectifs clairs – partir un groupe de musique pop avec des amis, c’est-tu pas pire? Et travailler par-dessus tout ça, parce que l’université, ça ne se paye pas tout seul.

Pourtant, après chaque été, j’ai toujours l’impression que ça a passé trop vite et que j’aurais dû en profiter plus… peut-être qu’on est juste faits comme ça. L’homme, une machine incompréhensible.

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