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Laisse-toi donc être aimé

J’ai toujours tiré le malheureux constat que je suis pas tout à fait rendu au point de m’aimer moi-même. J’ai toujours eu peur de mes insécurités, de mes défauts, de mes manies, de mes problèmes, des failles dans ma confiance en moi.

Comme personne, je suis assez gardée, donc je laisse difficilement les gens « à l’intérieur » (de l’anglais, to let people in). Mais mon problème, c’est que, en plus de ça, je suis extrêmement bien derrière mes murs et mes tours et je suis quand même assez paresseux et anxieux face au changement et au travail sur soi. J’sais pas si tu vois à quel point c’est problématique?

J’aimerais ça que quelqu’un arrive dans ma vie avec la force d’un boulet de canon qui ferait juste détruire tous ces murs-là, mais c’est pas aussi simple.

Je suis conscient que je dois travailler sur moi et que ça se fera pas magiquement en claquant des doigts. C’est pas un vœu qu’on peut faire : « Je souhaite être capable de m’aimer comme je suis. »

T’sais, sinon, Aladdin se serait moins fait chier à impressionner Jasmine.

Je sais aussi que, concrètement, c’est beaucoup plus dur d’accepter qu’une personne nous aime quand on n’est même pas capable d’accepter un amour qui vient de soi-même en premier lieu. Par contre, c’est probablement plus facile de travailler sur soi quand on sait que quelqu’un, à quelque part, nous aime même si on est loin d’être parfait, malgré nos défauts. Non?

Et puis, depuis un petit moment, j’avais vraiment envie d’écrire un article que j’aurais aimé lire il y a quelque temps. En fait, pour être honnête, c’est le type d’article que j’aimerais encore parfois lire, quand je doute de tout. On dirait que j’ai tout simplement envie de mettre en mots ce que j’aimerais tant que quelqu’un me dise (parce que c’est toujours plus vrai et réel quand ça vient des autres) :

« Laisse-toi être aimé. Permets à quelqu’un de briser tes barrières, de te découvrir, de comprendre pourquoi t’es anxieux et pourquoi t’as peur. Ne crains pas que quelqu’un te rejette pour ta personnalité, ton « dedans » ou tes manies. Si t’as peur, t’avanceras pas. Si t’avances pas, tu vas rester triste. »

Ça me brise le cœur de penser que j’oserais probablement y croire, si quelqu’un me le disait.

Quoi que, c’est contradictoire parce que je voudrais probablement pas l’entendre et je m’entêterais à l’ignorer, si jamais c’était pour réellement arriver.

Je sais très bien que je ne suis pas le plus à l’aise avec l’amour, je crois que ça a été mis au point dans une majorité de mes articles précédents, mais je crois aussi que c’est important de se faire dire qu’on mérite d’être aimé, qu’on n’est pas si pire que ce que l’on croit, que notre réflexion dans le miroir est ponctuée par nos insécurités et que, un jour – même si c’est pas aujourd’hui – on va finir par trouver l’Amour.

Après tout, ma mère m’a toujours dit que chaque torchon trouvait sa guenille.

Mais bon, maman, pour tout te dire, je reste inquiet.

T’sais, des fois, je rencontre quelqu’un qui a l’air intéressé par moi, pis tout ce qui me passe par la tête c’est un « what the fu*k? » ponctué d’un milliard de points d’interrogation.

Je reste ancré dans la conception ultra-négative que j’ai de moi-même. Pourquoi (pour continuer avec la métaphore du torchon et de la guenille) une serviette de qualité supérieure prend la peine de me regarder et d’être intéressée par moi, pauvre torchon que je suis?

Littéralement, la personne a même pas besoin d’être une serviette de qualité supérieure. J’arrive même pas à comprendre comment ça pourrait arriver avec une guenille.

J’arrive pas à croire que je vais dire ça… Mais ça marche juste pas ; j’arrive jamais à me convaincre que l’intérêt de cette personne est réel.

J’ai cette petite voix dans ma tête qui me dit incessamment que c’est rien d’autre qu’une blague méchante et sordide visant à me ridiculiser et à fracasser les quelconques émotions que je pourrais développer au fil de la relation.

Ça me fait peur, mais vraiment peur, parce que je m’imagine être dans une relation stable, depuis cinq ans (par exemple) et encore avoir ces doutes-là. Pis ça me terrifie parce que je veux pas passer ma vie dans l’angoisse d’être victime du plus gros canular que la planète ait connu.

C’est malsain à quel point nos insécurités prennent le dessus dans des situations qui, à la base, seraient sensées nous rendre heureux. C’est insensé de croire qu’une personne est capable de se diminuer à un tel point.

Et pourtant, j’ai tellement pas l’impression d’être le seul. Non, c’est pas possible.

Pas possible de deux manières :

  1. C’est pas possible que je sois le seul à me sentir comme ça. C’est irrationnel de croire ça. Je suis certainement pas le seul anxieux un peu malheureux en amour sur cette terre.
  2. C’est pas possible au sens où j’ai pas envie de croire que quelqu’un d’autre puisse vivre la même chose. On dirait que j’accepte le fait que ça m’arrive à moi, que je le tolère, mais je me sens tellement mal de concevoir que d’autres puissent se sentir comme ça.

J’ai fini par me faire à l’idée que j’étais plus ou moins bien avec moi, et j’essaie de l’accepter. Non seulement j’essaie de l’accepter, mais j’aspire aussi à travailler sur ces problèmes avec acharnement, jusqu’à ce qu’ils n’existent plus.

Mais aujourd’hui, j’espère pouvoir dire à certains ce qu’ils ont envie, voire besoin, d’entendre :

« Laisse-toi être aimé. Permets à quelqu’un de briser tes barrières, de te découvrir, de comprendre pourquoi t’es anxieux et pourquoi t’as peur. Ne crains pas que quelqu’un te rejette pour ta personnalité, ton « dedans » ou tes manies. Si t’as peur, t’avanceras pas. Si t’avances pas, tu vas rester triste. »

Je crois avoir mis au clair que l’important était de s’aimer soi-même et, même si j’ai fait des progrès dans les derniers mois, je sais qu’il me reste beaucoup de chemin à faire.

Mais…

J’aimerais ça que moins de gens se sentent comme je me sens.

J’aimerais ça que ces personnes croient qu’elles en valent la peine et qu’elles ne finiront pas nécessairement avec le pire torchon du monde, simplement parce qu’elles méritent mieux.

J’aimerais ça que plus de gens disent aux autres qu’ils méritent de passer de belles journées, de tomber en amour et d’avoir de belles vies. Mais j’aimerais aussi ça que ces gens-là expliquent que ça se fera pas tout seul et qu’il va falloir faire des efforts pour y arriver.

Finalement, j’aimerais ça que plus de gens travaillent sur eux-mêmes et apprennent à s’aimer aussi fort qu’ils aiment leur animal ou leur plat préféré, par exemple.

Croyons-y, please. Soyons forts, pour nous-mêmes et pour ceux qui ne peuvent pas l’être.

Et aimons-nous, c’est la première étape avant de cheminer vers autre chose.

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