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La « taxe rose »

La première fois que cet enjeu a été abordé, c’était en Californie dans les années 1990. Toutefois, le sujet est retombé dans l’oubli, jusqu’en 2012, année où le magazine Forbes a fait une enquête pour constater que les femmes dépensaient en moyenne 1400 $ de plus par année que les hommes pour les mêmes produits et services. En 2014, le Canada a décidé d’abolir la taxe sur les produits d’hygiène féminine (tampons, serviettes hygiéniques) en stipulant que ceux-ci sont des articles indispensables. Le sujet a d’ailleurs été d’actualité cet hiver en raison du recours collectif qui a été entrepris par une Montréalaise, et fait donc plutôt jaser depuis quelque temps. Et pourtant… En parlant avec les femmes et les hommes autour de moi, plusieurs n’étaient pas au courant d’une telle chose. Je dois avouer que moi-même je ne l’étais pas tant que ça! Mais qu’est-ce donc que la taxe rose?

En fait, cette taxe est plutôt un écart de prix à proprement parler. Les femmes paient donc plus cher que les hommes pour divers produits et services courants. Cet écart est aberrant, car bien souvent les produits sont les mêmes (bien que présentés dans un emballage différent) et, généralement, les hommes gagnent en majorité un meilleur salaire que les femmes. Dans une étude réalisée par La Facture en janvier 2017 [2], des hommes et des femmes se sont vus confier la mission d’acheter divers produits et services. Les résultats parlent d’eux-mêmes sur la photo plus bas : les femmes ont payé 84 $ de plus que les hommes au total pour les mêmes achats!

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La taxe rose vise de nombreux produits : les jouets pour enfants (le prix de ceux destinés aux filles étant plus élevé), les vêtements, les déodorants, les rasoirs, les shampoings, les savons, les crèmes à raser, les frais de coiffeur (pour des cheveux de même longueur, on s’entend!), les frais chez le nettoyeur, et j’en passe. Bien souvent, les produits féminins et les produits masculins sont tout à fait équivalents, mais ceux pour femmes — étant de couleur rose, ou contenant des parfums quelconques — se vendent plus cher. Et le plus fâchant dans tout cela est que bien souvent ils viennent en plus petite quantité que leur version masculine…

Que faire pour lutter contre cette injustice? Il n’y a pas une tonne d’options en fait… Il s’agit d’acheter ce qui s’avère le moins cher lorsque nous allons en magasin (d’ailleurs 60 % des produits pour les hommes sont achetés par des femmes!) que ce soient des produits féminins ou masculins. Autrement, il y a toujours la possibilité de faire un recours collectif comme cette Montréalaise qui en a déposé un en février, et qui recevra environ 100 $ en dédommagements, en plus de se faire rembourser l’écart de prix entre les produits féminins et leurs équivalents masculins. À New York, une loi a été appliquée pour contrer le sexisme sur le plan des produits et services. Ainsi, un commerçant ne peut demander plus cher en sachant que la cliente est une femme, autrement, une amende sera facturée. Toutefois, cela ne semble pas se dessiner au Québec comme étant une option… Il peut être aussi avantageux pour un commerçant de s’annoncer comme étant non-sexiste dans ses tarifications : en étant juste dans ses politiques de prix, son volume de clientes augmentera et compensera sa baisse de prix par rapport aux autres marchands.

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En somme, je pense que le problème vient aussi de la représentation que l’on se fait de la féminité (et des stéréotypes de genre), une idée qui incite à acheter plus de produits et plus d’articles et de services hauts de gamme. Les fabricants en profitent certainement… Mais, personnellement, avoir le choix entre un produit bleu ou noir moins cher qu’un rose, je choisis le moins cher… ! Je pense que ça revient à chaque femme de faire le choix de ne pas se faire avoir et de bien magasiner en comparant avec les produits dits « masculins ».

Sources :

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