Comme chaque année, en cette fête céleste où cupidon enfile sa couche et descend de son nuage pour planter des flèches aphrodisiaques dans le derrière d’âmes redoutant la solitude, les hommes font la queue par centaines chez le fleuriste.
Je dis les hommes, oui, car mes quelques années dans le domaine m’ont permis d’ériger des stats rigoureuses : 98 % des gens composant la file chez le fleuriste le 14 février sont des hommes. Surprise, surprise!
Oui, les filles, il se peut que votre copain, votre fréquentation ou votre ex qui s’accroche aux braises d’une flamme qui autrefois fût bien vive ait quitté le travail 30 minutes plus tôt, ou encore, ait sacrifié sa pause dîner pour aller t’acheter une rose overpriced (les fournisseurs triplent leurs prix pour l’occasion).
Une marque d’affection émouvante, certes, mais également un parfait exemple de conformisme social… et un rappel d’à quel point notre société est dotée d’un dynamisme qui parfois nous dépasse.
On a besoin d’une date pour se rappeler à quel point on s’aime, que rouge est la couleur de l’amour et que les petites attentions, c’est le fun, ou pour faire office d’aide-mémoire qui te signale que ce soir, c’est you, yourself & you. Encore. #foreveralone
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Dans une fleuristerie un 14 février, on en voit de toutes sortes. J’ai vu des ados dotés de tendresse visible pour leur première Valentine gratter leurs fonds de poches pour timidement acheter une rose, le regard plein d’attentes. J’ai vu des hommes en complet, clés de Mercedes à la main, payer un bouquet de roses préfait à 150 piasses, le nez dans leurs téléphones, ayant l’air de s’en calisser ben raide. J’ai vu des hommes aux goûts particuliers m’exiger d’agencer ensemble des fleurs qu’en temps normal j’aurais, d’un point de vue esthétique, avisé du contraire. Mais l’intention et le dévouement à la cause, le désir de personnaliser un choix de fleurs pour l’être aimé en ce jour spécial, c’est bien plus beau que la vaste majorité des bouquets. Sauf peut-être ceux à base de pivoines; nothing beats peonies. Or, j’ai même déjà servi un player de premier ordre qui m’a demandé de faire deux bouquets et d’y agencer des petites cartes; une s’adressant à Mélissa