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La solidarité, cette douce illusion

Source: Pixabay

Si on se fie au discours populaire, depuis quelques mois, le monde vit un élan de solidarité sans précédent. C’est drôle, parce que perso, je ne le sens pas. Pas du tout même. Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir été coupée du monde pendant près de quatre mois qui fait que quand tu replonges dedans, tu réalises à quel point les gens sont centrés sur eux-mêmes.

Tranche de vie #1

Arrivée à la pharmacie, je mets mon couvre-visage et je me place en file. Aveuglée par le soleil, j’essaie de lire les directives sur le panneau installé à l’extérieur. Deux personnes se placent en file derrière moi. Tout d’un coup, j’entends un gros soupir et je réalise que la fille derrière moi me dépasse pour entrer dans la pharmacie. Apparemment, il ne fallait pas faire la file. La fille le savait, elle, parce qu’elle était venue quelques jours plus tôt. Je lui ai demandé poliment pourquoi elle ne m’avait simplement pas partagé cette info plutôt que de s’impatienter et de passer devant moi. Sa réponse a été : « Bin s’cuse ! ».

Tranche de vie #2

L’autre jour, au coin des rues Beaubien et Saint-Hubert, un homme tenait une affiche sur laquelle il était inscrit : « Je suis aveugle, pouvez-vous m’aider à traverser la rue? ». On s’entend, ce n’est pas comme si on était au fin fond d’un rang. Beaubien, coin Saint-Hubert. Il y a du monde à messe. Pourtant, ça faisait un bon moment qu’il attendait, et personne ne l’aidait. PERSONNE. Il voulait juste une main pour traverser la rue.

Tranche de vie #3

Une petite dernière…

Il y a quelques semaines, un septuagénaire en triporteur nous interpelle, mon chum et moi. Son véhicule n’a pas plus de batteries et ça fait un bon vingt minutes qu’il attend en plein milieu de la rue. Il ne peut plus bouger. Il est prêt à nous payer pour qu’on l’aide. Le passant d’avant l’a envoyé promener, qu’il nous a dit.

L’effet de masse

Par contre, s’il y a un endroit où tout le monde est actif et participatif, c’est bien sur les médias sociaux. On est là, à se taper dans les mains à grands coups de story Instagram. À se féliciter d’être tellement solidaires, d’avoir les valeurs à la bonne place pis d’être ouverts d’esprit. On dénonce, on condamne, assis sur notre sofa, entre deux ou trois séances de binge watching.

En septembre 2019, on était 500 000 personnes à être allées marcher pour le climat. En juillet 2020, on n’a aucun scrupule à aller domper nos vidanges sur les plages de la Gaspésie. Très cohérent.

La solidarité, c’est quoi?

La solidarité, ce n’est pas seulement pour les soulèvements de masses ou les événements qui trend sur les médias sociaux. D’ailleurs, selon le Larousse, la solidarité, c’est le « sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation, d’intérêts ». Si on se fie à cette définition, être solidaire, ça veut aussi dire venir en aide à quelqu’un qui est dans le besoin, être respectueux envers les gens qu’on côtoie, prendre deux minutes de son temps pour écouter une personne qui a besoin de parler, au minimum, faire un sourire en démonstration de compassion. Il faut arrêter d’avoir peur de regarder et de parler aux gens qui nous entourent. On a besoin de ces petits moments dans notre quotidien.

En terminant, comme je suis convaincue que les grandes révolutions commencent par de petits gestes, je vous mets au défi : la prochaine fois que quelqu’un vous demandera de l’aide dans la rue, plutôt que de l’ignorer, essayez donc de l’aider. Vous verrez, ça fait du bien.

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