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Rendus.es à un certain âge, on se fait demander à tout bout de champ quand est-ce qu’on aura des enfants. Ce n’est probablement pas mal intentionné, c’est peut-être même seulement pour faire la conversation, mais ça crée toujours une espèce de pression sociale.
La pression de faire des enfants.
Tout d’abord, je comprends que les parents peuvent avoir hâte de devenir grands-parents et les grands-parents, arrière-grands-parents. Ils ont peur de manquer de temps et désirent connaître ces petits êtres (pas encore conçus) qu’ils aiment déjà. C’est beau. C’est gentil. Mais sans le vouloir, ils nous mettent de la pression.
L’autre catégorie de pression à ce sujet est certainement la pire. C’est la catégorie des commentaires qui blessent profondément. C’est lorsqu’une personne de votre entourage, immédiat ou pas, décide pour vous que vous n’êtes pas prêt.e à avoir des enfants, que votre couple n’est pas rendu là. Et que cette personne ose dire que non, « eux ils ne sont pas prêts, ils ne peuvent pas avoir d’enfants maintenant » ou qu’il ne faudrait pas que cela arrive. Qu’est-ce que cette personne en sait? En quoi ça la regarde? En disant cela, elle n’a aucune idée si le couple en question est en train d’essayer sans que cela ne fonctionne. Elle ne sait pas si l’un des partenaires est infertile ou s’ils surmontent une épreuve du genre. Elle ne sait pas, tout simplement. Ces commentaires sont méchants et déplacés.
Ou imaginez que le couple à qui on demande quand est-ce que la bédaine va apparaître, alors qu’en réalité, la femme vient tout juste de faire une fausse couche. Essayez d’imaginer la peine qu’ils vivent au quotidien. Alors pas besoin d’en rajouter une couche en les questionnant sans arrêt. Ils en parleront s’ils en ressentent le besoin.
La femme devrait avoir son mot à dire en ce qui concerne le moment où sera fécondé son utérus. Les futurs parents, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels, n’ont pas à subir le poids de la société pour quelque chose d’aussi beau que le désir de fonder une famille.
Ça se peut qu’un couple désire mettre l’emphase sur leurs carrières respectives et qu’un jour, plus tard, ils souhaitent fonder une famille.
Et n’oublions pas qu’il y a des couples qui ne souhaitent pas se reproduire. Certaines personnes ne ressentent pas cet appel de la parentalité et c’est tout à fait correct. Ils n’ont pas à expliquer pourquoi, ils n’ont pas à être dévisagés lorsqu’ils annoncent leur décision. Ça leur appartient.
Et de grâce, ne dites pas à une femme qui semble avoir pris quelques livres, « es-tu enceinte? » Ça, c’est non.
De nos jours, il n’y a plus un seul mode de vie typique comme à l’époque de nos grands-parents. Les temps ne sont plus au mariage, au premier enfant dans l’année qui suit et à l’épouse qui devient femme au foyer pour s’occuper de la marmaille.
De nos jours, c’est les études, les différentes expériences, les voyages, un possible retour aux études, un changement de carrière, le choix d’un logement ou d’une maison, le chat et/ou le chien, peut-être le mariage et peut-être les enfants. Le tout, sans ordre précis. Il n’y a plus de modèle à suivre quant aux étapes à vivre. Il ne devrait donc plus y avoir de pression de la part de la société quant au moment d’avoir ses enfants.
Choisir d’avoir des enfants c’est intime et beau. Et ça ne concerne que les amoureux, pas la société. Parce que voyez-vous, on subit assez de stress au quotidien, pas besoin de subir la pression de faire des enfants.