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La plus forte, c’est ma mère

Du haut de mon nuage, je t’observais. J’ai tout de suite su que mon logement temporaire de 9 mois serait dans ton ventre autrefois inexistant. Je voyais tes yeux perdre de leur éclat, ton sourire perdre de sa sincérité et ton p’tit cœur de femme perdre de sa liberté. Tu ne m’attendais pas, c’est moi qui suis venue te rejoindre pour le début d’une aventure, tumultueuse, mais si belle. Même si des fois t’avais de la peine ou que t’avais peur, je me suis accrochée à toi, comme si nos vies en dépendaient.

Merci de m’avoir gardée à tes côtés. J’sais bien que le contraire t’aurait rendu la vie beaucoup plus facile bien des fois, mais ça aurait été dommage de ne pas voir apparaître sur ton joli visage ces traits qui sont la preuve de la victoire de ton combat, d’un combat sans merci.

En parlant de toi, je relève souvent le fait que tu m’as fait le don de deux vies : la mienne et la tienne. Plusieurs autres mamans prétendent qu’elles auraient fait la même chose que toi, j’suis pas d’accord. Tu as fait des sacrifices qui sont en fait des choix. L’un de ces choix a été de me protéger. Un autre a été de tout mettre en place afin que je ne manque de rien. Un autre a été d’être forte, plus forte que tous les hommes à muscles que je connais, pour me cacher les larmes qui grimpaient dans tes yeux pour mieux glisser sur tes joues. Tu n’avais pas besoin de faire ça, tu sais. J’aurais pu pleurer avec toi, parce que ça arrive, les larmes qui grimpent et qui tombent.

J’ai souvent été en colère contre toi, comme lorsque tu me protégeais quand j’ai commencé à t’parler de gars, comme si chacune de mes p’tites conquêtes était l’homme de ma vie. Ça me choquait tellement que tu ne me prennes pas au sérieux. J’vais te dire, mom, une chance que t’as fait ça, parce qu’à 21 ans, j’sais pas encore qui va être mon homme et je prends ça relax, comme tu m’as dit, j’me suis fait sécher l’nombril!

J’ai le feeling que j’ai atterri dans ta bedaine pour qu’on se protège toutes les deux, un genre de yin yang qui se back quand l’autre partie fait de l’excès. En dualité, mais complémentaire.

Tu dois être off de lire mon texte, parce qu’en plus d’être belle, t’es humble. Pour les gens qui me lisent, j’explique. Ma mère, elle sauve le monde, mais elle ne veut pas de tribune. J’pense que ce qui fait de ma mère une vraie héroïne, c’est qu’elle a commencé à moins sauver le monde, pour se sauver elle. Pis là, elle se retrouve, souriante et passionnée, comme je l’ai toujours voulue, ma p’tite maman. Elle sait où elle s’en va pis elle fonce.

Mother and daughter, envers et contre tout.

Pour toutes ces fois : les secrets, les prises de bec, les « je t’aime » pas capables de sortir, les fois où je niaisais trop à t’en tomber su’ l’système… il y a eu toutes ces fois : les colleux sincères, les becs sur les joues les yeux pleins d’larmes, la fierté qui se ressent, les encouragements, mais surtout, toutes ces fois où on n’imagine pas vivre l’une sans l’autre.

Malgré tout ce qui a été, tu m’as donné le goût de prendre soin d’un p’tit quand le temps sera venu. J’pense bien que ça va faire partie de ma mission de vie : retransmettre l’amour d’une mère à mon enfant.

J’le disais y a longtemps, mais pas d’la même manière, j’ai d’la chance, maman, qu’tu sois plus forte que tous les hommes de fer.

Par Cindy Roy

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