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La peur de l’inconnu

J’ai pendant (trop) longtemps été gravement atteinte du syndrome maladif de la peur de l’inconnu. Cette peur s’accompagnait d’un refus catégorique de souffrir physiquement, émotionnellement, et de celui d’essayer de nouvelles choses. Jamais, je ne devais sortir de ma zone de confort. Je commandais toujours la même chose au restaurant, je ne goûtais que très rarement à ce qu’on me proposait, et pourtant, quand je le faisais, je n’étais jamais déçue. Je ne finissais pas la soirée à me vomir les tripes comme ce que je m’imaginais à la simple vue d’une olive. Imaginez tout ce que j’ai pu manquer durant ces 26 dernières années.

J’ai étiré des relations amoureuses, enduré des emplois que je détestais et me résiliais même à être malheureuse, car ça me semblait tout de même mieux que de tout quitter. Notre vie nous appartient jusqu’au jour où l’on donne plus de pouvoir à quelqu’un ou quelque chose qu’à soi-même. Aujourd’hui, je sais que ma vie m’attendait au-delà de ma peur, mais le processus fût long pour le comprendre, 9 mois exactement. Je suis tombée enceinte, et être enceinte signifie automatiquement accoucher. Existe-t-il plus grande souffrance physique pour une femme que l’accouchement? J’étais confrontée directement à ma plus grande peur, on me mettait littéralement le nez dedans et je n’avais aucun échappatoire.

Ma prise de conscience a débuté le jour où j’ai vu apparaître deux petites lignes mauves sur un bâton blanc. Je ne pouvais plus avoir la peur au ventre, j’avais la vie dedans. Ce ne fut pas chose simple; j’ai dû recevoir plus de vaccins et de prises de sang au cours de ces 9 mois que durant toute ma vie. Au début, j’arrivais à mes rendez-vous chez le médecin ultra stressée, crispée, et on me disait tout le temps : « Ouin ça va être beau le jour de ton accouchement ça. » À la fin, je présentais mon bras instantanément sans même dire un mot. Je venais de gagner ma première bataille, mais j’étais encore loin d’avoir gagné la guerre.

Je passais donc tout mon temps à me renseigner sur l’accouchement, je voulais savoir exactement le genre de douleur que ça provoquait. Je me devais de savoir précisément ce à quoi m’attendre, et ce, dans les moindres détails.

Jusqu’au jour où j’ai réalisé que de tous les récits que j’avais entendus, pas un n’était semblable, que la description de la douleur ressentie était différente pour chaque femme. J’ai compris qu’il m’était alors impossible de prévoir ce qui allait se passer, et c’est à ce moment-là que mon lâcher prise a eu lieu. Ce lâcher prise qui me permettait d’enfin dire : «  Y’arrivera ce qui arrivera. » J’ai eu un merveilleux accouchement et je recommencerais demain matin.

Aujourd’hui, j’ai un fils que j’aime plus que tout, un tatouage et j’essaie de goûter à tout ce qu’on me propose. Je n’irais peut-être pas sauter en parachute demain matin, mais j’y songerais tout de même beaucoup plus qu’avant.

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