J’ai toujours aimé les styles qui sortaient de l’ordinaire, les styles particuliers et uniques. La mode est une de mes plus grandes passions. Elle me permet de m’exprimer et de m’assumer pleinement. Mais malgré ma grande passion pour le style féminin/grunge que j’ai maintenant, j’éprouve encore des difficultés face aux regards méprisants de certaines personnes qui croisent mon chemin.
La société nous dit : « entre dans le moule. Fais comme les autres, aime les mêmes choses et ne sors surtout pas des sentiers battus. » Avoir un style particulier, c’est aussi, dans un sens, contester l’oppression de l’originalité. C’est laisser libre cours à son imagination et se laisser guider par ce que l’on aime et ce qui nous plaît.
Mais on va être honnête, combien de fois je me suis fait juger parce que ma jupe était trop courte, parce que mes cheveux bleus n’ont pas une couleur naturelle ou parce que mon septum et mes tatouages me donnent l’air d’une fille indisciplinée? Selon certaines personnes, je suis une indocile, une rebelle et une marginale, ce sont mes tatouages qui le prouvent, c’est mon septum qui vous l’indique.
Avec les années, j’ai développé ce sentiment de fierté quand un autre personne roule des yeux devant ce que je représente prétendument. J’ai appris à banaliser les gens qui me jugent sur mon physique et sur mon apparence, parce qu’au fond, la personne qui me juge n’est pas mieux qu’un autre. Pire encore, son esprit fermé et ses préjugés ne font de mal qu’à elle. Parce que, vivre de cette façon, c’est se fermer à des gens et à des situations qui pourraient nous bénéficier.
Avoir un style particulier, c’est aussi parfois décevoir ses proches qui, au fond, voudraient vous voir agir et être comme les autres. C’est s’asseoir au souper de Noël et constater que personne ne vous ressemble, que vous êtes le petit mouton noir de la famille. C’est se faire dire que votre ancien style vestimentaire, alors que vous étiez enfant, était bien plus respectable.
C’est parfois avoir de la difficulté dans une recherche d’emplois, ou ne pas être pris.e au sérieux à cause de votre image. Je travaille en événementiel en partenariat avec des écoles secondaires, croyez-moi que quand j’entre dans une école pour parler à un client à qui je parle depuis longtemps par courriel ou par téléphone, je n’ai pas toujours droit aux mêmes regards que mes coéquipières. Je dois me battre pour être prise au sérieux alors que je suis tout autant ou même plus qualifiée qu’un.e autre.
Et malgré tout, je n’ai jamais été aussi fière et aussi satisfaite de mon apparence. Je suis enfin capable d’assumer pleinement ce qui me plaît et ce que j’aime. Je ressemble enfin à la personne que j’ai toujours voulu être. En fait, je suis maintenant la personne que j’ai toujours cherché à devenir. Je me sens forte et fière chaque fois que je passe la porte de chez moi pour sortir dire bonjour au monde extérieur. Parce que leurs regards, qu’ils soient positifs ou négatifs, ne me définissent pas, moi, ils les définissent, eux, et décrivent le genre de personne qu’ils sont. Alors, soyez fier.ères et ne laissez jamais les autres brimer ce qui vous rend unique.
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