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Ça me manque de recevoir. De préparer ma guacamole avec l’excitation de savoir que quelqu’un l’attend pour fêter Noël. Ça me manque de faire une sangria trop grosse dans un bol comme au bal des finissants dans les films. Ça me manque de boire trop de vin sans voir le temps passer. De jouer à des jeux ridicules avec mes amis autour de la table. Ça me manque d’avoir mes amis autour de la table. De passer des heures à préparer des soirées thématiques. Ça me manque de prévoir trop de bouffe à en avoir des lunchs pour une semaine. Ça me manque les grosses conversations passé minuit. La vaisselle sale qu’on se garde pour le lendemain. Les bougies qu’on oublie toute la nuit. Le temps qui semble s’arrêter un samedi soir autour de la table. Les phrases qu’on se crie parce qu’on ne s’entend pas au travers de tout le monde. Les rires, surtout. C’est surtout ça qui me manque : rire avec mes proches.
Ce qui m’a manqué le plus dans la dernière année, c’est de ne pas pouvoir recevoir. De ne pas pouvoir parler de tout et de rien parce qu’on s’est vu la veille. De se raconter nos petites vies ordinaires sans devoir condenser nos histoires parce que notre wifi plante et que zoom coupe aux deux phrases.
Je rêve d’un souper fondu même si j’haïs ça. Je donnerais tout mon petit change pour une soirée comme avant. Comme lorsque on pouvait se coller fort, se dire des belles affaires sans nos masques, se souhaiter la lune et plus encore. Je rêve de mettre une nappe et d’acheter un bouquet pour mes convives. Je rêve de bruncher au mimosa et aux anecdotes. D’écouter des chansons déprimantes après le dessert. De sortir Twister et de le regretter. De finir la soirée dans un bar avec un chansonnier qui chante à s’époumoner l’intérieur. De se rappeler les pires affaires qu’on a faites. De s’obstiner aussi des fois.
Je vis pour ça : avoir une table remplie où les rêves s’agrandissent et où l’amour déborde.