Novembre. C’est le mois des lattes à la citrouille, des préparatifs du temps des fêtes, des tricots de toutes les couleurs, mais c’est aussi la crainte du grand froid pour certains. Emmitouflés dans notre confort automnal, il est beaucoup trop facile d’oublier qu’à l’extérieur, il y a des gens qui cherchent où ils dormiront pour la nuit, des gens qui n’ont pas les ressources nécessaires pour se permettre une sécurité pour leur logement et leur nourriture. En 2014, Statistique Canada statuait que plus de 235 000 Canadiens se trouvaient en situation d’itinérance cette année-là, incluant ceux logés provisoirement¹. La problématique de l’itinérance est partout, que ce soit dans la grande ville de Montréal ou dans des petites villes en région. Il faut savoir que personne n’est à l’abri d’être confronté au cours de sa vie à une telle situation. Ce sont des évènements de vie tels que la perte d’un être cher, une séparation, la perte d’un emploi, des problèmes de consommation, qui, bien souvent, peuvent amener une personne à trouver refuge dans la rue. Ces gens, ce sont des frères, des sœurs, des pères, des oncles, des mères, des enfants, de vieilles connaissances.
Chaque année, lors du 3e vendredi du mois d’octobre se tient l’évènement La Nuit des sans-abri, qui a pour but de sensibiliser la population à cette problématique. C’est ainsi que le 20 octobre dernier, plus de quarante villes du Québec ont participé à la 28e édition de l’évènement. C’est dans un élan de solidarité que les gens se sont réunis le temps d’une nuit ou de plusieurs heures pour soutenir la situation de pauvreté, de désaffiliation sociale et d’itinérance qui frappe chaque jour plusieurs Québécois. « On a tous un rôle à jouer, lequel ? » faisait office de thème pour cette année. Pour l’occasion, j’ai pu interroger Émilie Vachon, intervenante à l’organisme Au Bercail à Saint-Georges de Beauce, afin de nous éclairer sur le rôle que nous avons à jouer.
Celle-ci nous répond ainsi : « Premièrement, de considérer les gens qu’on croise dans la rue, de ne pas ignorer. On ne connait pas leur situation. C’est une bonne manière de leur faire sentir qu’ils sont des citoyens à part entière avec qui on partage l’espace public. Juste recevoir un sourire, un bonjour peut faire toute une différence pour certains.»
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Madame Vachon soulève aussi que bien souvent, les gens vivant une problématique d’itinérance ne se sentent plus en lien avec leur entourage, de là l’importance de les intégrer à la société et de leur démontrer qu’ils ont encore de la valeur de par notre ouverture à aller discuter avec eux.
« Bien entendu, il y a plusieurs actions politiques qui pourront être posées pour réduire la situation d’itinérance au Québec, par exemple l’accès à des logements abordables, comme des PSL (Programme supplément au loyer) ou des programmes comme Clés en main.»
Crédit photo : Laurie Marquis
De plus en plus de Québécois sont sensibilisés à cette problématique et prennent part à des mouvements comme La Nuit des sans-abri. Il y a notamment la télésérie Face à la rue sur la chaîne Moi & Cie qui dresse un portrait réel et émouvant de l’itinérance au Québec à ses auditeurs.
Tranquillement, les gens ouvrent les yeux sur ce qui les entoure. Ceux-ci s’aperçoivent de l’ampleur de ce phénomène social et de l’importance de le considérer.
Sachant cela, quel rôle déciderez-vous d’y jouer?
¹Référence
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