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Fait que, comment tu te sens, toi ?
Je te pose la question, parce que moi, depuis quelques semaines, j’abaisse constamment la barre de mes attentes envers moi-même. Si je : 1) me lève, 2) me connecte à mon ordi et 3) me lave les cheveux, c’est ce qu’on peut appeler une bonne journée. C’est à peu près tout ce que je peux attendre de moi-même pour l’instant. Pis ça me gosse.
Ça me gosse, parce que je ne suis pas habituée d’être si peu performante. Ma réserve d’empathie et de bienveillance est dangereusement basse, je suis irritable et irritée par TOUTE. Je n’arrive à me concentrer sur rien, ma capacité de rétention est famélique et toutes mes tâches prennent trois fois plus de temps que d’habitude à accomplir. J’ai songé à écrire un courriel à ma boss pour m’excuser de ne pas être à la hauteur de l’employée que je suis normalement et j’ai volontairement omis de dire à ma mère que j’ai pris un lundi de congé il y a quelques semaines parce que j’étais juste à boutte de toute. Les seules choses qui parviennent à me procurer un peu de réconfort, ce sont les marches, les bains, Gilmore Girls et Le Comte de Monte-Cristo (… et le chocolat. Aussi un peu le chocolat.) Je n’aime pas cette version de moi-même.
C’est en regardant mes cernes l’autre jour que je me suis demandé : « Mais qu’est-ceeeeee qui se passe ?! » et que j’ai découvert la fatigue… mentale.
Le site Healthline définit la fatigue mentale ainsi : « [traduction libre] L’épuisement mental peut arriver à quiconque expérimente un stress à long terme [… genre une pandémie]. Ça peut vous faire sentir dépassé et émotionnellement fatigué, et rendre vos responsabilités et vos problèmes en apparence impossibles à surmonter ». Forbes ajoute que « [traduction libre] la prise de décisions constante peut être éprouvante, car elle épuise vos fonctions exécutives [les fonctions exécutives sont des processus cognitifs qui influencent, entre autres, notre flexibilité mentale, notre mémoire, notre capacité à planifier, etc.] ». La vigilance constante dans laquelle nous plongent les mesures sanitaires mises en place embarque certainement dans la portion « prise de décisions constante ».
La fatigue mentale se traduit en une fatigue physique, plus tout ce que j’ai nommé précédemment : irritabilité, détachement, pertes de mémoire, trouble de la concentration et plus encore. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, la fatigue mentale peut se transformer en problèmes plus sérieux, comme la dépression ou l’épuisement professionnel.
Puisqu’on flirte possiblement tous·tes plus ou moins dangereusement avec la fatigue mentale, voici une liste de choses qu’on peut faire pour (tenter d’) aller mieux :
Soigner son hygiène de vie
Je sais, c’est plate, on en revient toujours à ça : bien dormir, bien manger, boire de l’eau, bouger. Reste que c’est une solution qui a fait ses preuves et que si on est déjà limite, c’est pas le moment de tomber dans les excès d’alcool, de nourriture ou dans le manque de sommeil.
Prendre des vacances
Certain·e·s collègues ont dit cet été : « Bah, puisqu’on peut rien faire de toute façon, aussi bien travailler ». Ces mêmes collègues, à l’approche des vacances de Noël, répètent la même chose. C’est non. Tu as droit à des vacances ? Prends-les, quitte à ne rien faire. Ton corps et ta tête en ont besoin.
Prioriser
Est-ce que c’est vraiment nécessaire ? Non ? Ben, fais-le pas, à moins que ça te procure un bonheur indicible.
Pratiquer le self-care
Un peu dans la même lignée que le précédent : mets à ton agenda des choses qui te font du bien. Imagine que tu es un Sims et fais des choses qui te permettront de recharger tes barres de besoins.
Une personne que j’aime me disait récemment : « Oui, mais moi je suis une force de la nature. » On est une force de la nature jusqu’à ce qu’on casse. Je ne veux pas que tu casses. Prends soin de toi. Bon temps des fêtes. Moi, je vais prendre un bain, parce qu’écrire ce texte a demandé beaucoup plus d’effort que d’habitude.