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La face cachée du Fast Fashion

Ces derniers temps, je me pose des questions. Je suis consciente que je vous parle de tendances presque toutes les semaines, tendances qui ont pour but de vous convaincre de consommer votre vie. Mais là, je suis un peu déchirée. Je l’avoue, j’ai une faiblesse pour le beau. Mes sens sont ultra-sensibles aux couleurs, aux textures, aux formes. Secrètement, j’ai même une liste de certains sons bizarres qui sont pour moi, trop beaux pour être vrais (that’s another story). Bref, quoique j’apprécie énormément les belles choses de la vie, j’aime l’idée de ne pas avoir à les posséder (c’est super pratique pour le portefeuille aussi). Mais à l’ère du Fast Fashion, où il est plus facile que jamais de se procurer tout ce qui est sur nos weekly wishlist, je me demande si nous sommes conscients des inconvénients de notre facilité à la surconsommation, et surtout de son prix.

Les géants mondiaux du Fast Fashion comme H&M et Zara livrent de nouvelles collections chaque semaine pour nous aguicher avec les dernières tendances du moment. Ces micro-tendances nous donnent l’impression de toujours avoir besoin du truc dernier cri et l’impulsion est facilement rationalisée, parce que la moitié de nos vêtements ont des trous ou des fils tirés après deux lavages anyways. Alors pourquoi questionner l’idée de s’acheter un nouveau morceau par semaine et faire une rotation régulière de garde-robe? Parce que. Parce que le coût de la face cachée du Fast Fashion est ridiculement élevé, et la facture monte.

Les travailleurs acharnés

Je ne vous apprends rien en vous disant que vos vêtements préférés sont confectionnés dans les pays les plus pauvres du monde et dans des conditions déplorables. Comment oublier l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, causant la mort de plus de 1100 employés de production, ou encore les manifestations des ouvriers du Cambodge en 2014, où 5 personnes ont été battues à mort par les autorités. Pourtant, dans la cabine d’essayage, en démêlant nos 34 morceaux en solde, est-ce qu’on pense à ces travailleurs acharnés qui passent plus de 13 heures pas jour à coudre nos T-shirt à 5$ pour 38$US/mois? Non.

La pollution

L’industrie du vêtement est l’industrie la plus polluante au monde, juste après l’industrie du pétrole. Selon le Rodale Institute, 16% des pesticides du monde sont utilisés pour la production du coton, où 20 000 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer juste assez de tissu pour un T-shirt et une paire de jeans (skinny ou non). Considérant qu’H&M à lui seul vend 600 millions de morceaux de vêtements annuellement, faites le calcul. Pourquoi produire autant? Parce qu’on en redemande. Il nous faut une nouvelle robe pour notre date du samedi soir, et au moins 14 jours d’outfits différents pour ne pas avoir l’air bizarre au bureau. L’américain moyen jette environ 70 lbs de vêtements chaque année, sans parler des quantités impressionnantes de vêtements non vendus en boutique qui seront légèrement abîmés avant d’être jetés aux ordures. Pas question de donner à la charité, parce qu’on ne voudrait pas que les sans-abris soient les nouveaux porte-parole fashion et on a peur qu’ils revendent les vêtements sur eBay.

Le malaise

Toute cette information qui nous ramène à mes questions. Qu’est-ce qu’on fait? Est-ce possible d’aimer la mode, le beau, et de limiter notre implication dans le Fast Fashion? Je pense que oui. Vous allez me dire que les actions d’une seule personne ne changent pas le monde sauf que…Oui. Tout commence par deux changements très simples: acheter moins, et acheter mieux. Regardez dans votre garde-robe. Tout ce que vous voulez encore porter après six mois ne sont pas les articles achetés en solde à 10$. Investissez 200$ pour une robe (idéalement d’un magasin local) que vous adorez et que vous voudrez porter pendant 2 ans plutôt que d’acheter 10 morceaux à 20$ qui sont juste portables pour la prochaine demi-heure. Encouragez la mode locale en vous tournant vers des designers d’ici, qui travaillent fort pour vous offrir des pièces uniques de collections limitées. Bien que le prix soit un peu plus élevé, la qualité n’est pas comparable, sans compter que personne n’est exploité. Et bon, comme vous n’aurez pas le même chandail que 500 000 autres personnes, il ne sera pas nécessaire de vous en débarrasser la semaine prochaine.

Sources 1 / 2 / 3 / 4

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