Il y a une différence entre être déprimé et être dépressif. T’es déprimé quand tu es triste ou maussade après avoir eu une mauvaise note à un examen, quand tu te chicanes avec un(e) de tes ami(e)s ou quand tu te fais laisser par ton chum/ta blonde. Dans tous les cas, tu es très triste, mais ce sentiment finit par disparaître éventuellement. Quand tu es dépressif, et ici je parle de la vraie Dépression avec un grand D, t’es toujours fatigué.
Quand je dis fatigué, c’est : devoir faire minimum une sieste par jour pour être vivable et avoir de la misère à garder les yeux ouverts en permanence. T’as plus le goût de ne rien faire, ce que tu aimais avant ne t’intéresse plus. Quand t’as le choix entre sortir avec tes ami(e)s ou passer la soirée à « Netflix n’ chill all by yourself » la question ne se pose même pas…
Sortir, c’est prendre de l’énergie que t’as pas pour te préparer et faire semblant que t’es heureux en mettant un faux sourire dans ton visage et en riant à des blagues que tu trouves zéro drôle. C’est prendre de l’énergie à simplement respirer, mais aussi à pleurer. Parce que, oui, tu pleures beaucoup, un nombre de fois trop grand pour l’admettre. C’est rendu au point où tu sais même plus pourquoi tu pleures, c’est juste rendu naturel pour toi, ça t’aide presque à t’endormir.
Malheureusement, la dépression, à l’opposé de la déprime, ne se règle pas toute seule : il faut consulter et parfois prendre de la médication. Quand t’es à ce niveau-là, je te suggère fortement, si ce n’est pas déjà fait, d’aller chercher de l’aide. Tu n’es pas obligé de le dire à personne, ça peut être un secret si tu en as trop honte.
Mais le problème, c’est qu’une personne qui a besoin d’aide ne devrait jamais avoir honte d’aller en chercher. La dépression, ou n’importe quelle autre maladie mentale, est une vraie maladie, au même titre que le diabète, par exemple. Être malade, ce n’est pas honteux. Ce n’est pas de ta faute, et ce ne le sera jamais.
Le pire, c’est que la dépression peut être héréditaire. Donc, dans la plupart des cas, avant de toi-même vivre cet enfer, tu as vu un parent souffrir du même mal et ça t’as sûrement laissé quelques traces. Tu comprends les gens autour de toi qui ne savent pas comment t’aider, parce que tu ne le sais pas toi non plus. Les réactions par rapport à ta maladie sont souvent différentes : il y a des personnes qui sont mal à l’aise et tu ne leur en parles plus. D’autres essaient de relate et te disent à quel point eux aussi sont déprimés depuis un certain temps. Et même si tu tentes de leur expliquer que ce n’est pas la même chose que ce que tu vis réellement, comme je l’ai fait précédemment dans ce texte, ils ne comprennent pas. Peu importe… Ce n’est pas à ces gens-là que tu dois te confier, mais à quelqu’un qui a les outils pour t’aider : à un psychologue, à quelqu’un qui te donnera les conseils nécessaires pour que tu ailles mieux. Cette personne ne te jugera pas, elle sera objective en tout point et comprendra à 100 % ce que tu vis.
En ce 7 mai, journée nationale de la santé mentale de la jeunesse, je voudrais qu’on essaie, en tant que société, de rendre les maladies mentales moins taboues. Que personne ne s’empêche d’aller chercher l’aide dont il a besoin, par peur d’être jugé. Par peur d’être traité de fou, chose dont on n’a absolument pas besoin durant cette sombre période. Pour tous ceux qui ont besoin d’aide, rappelez-vous qu’il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Je vous le promets.
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