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On le sait tous, la COVID a amené son lot de contraintes pour tout le monde, notamment dans le milieu des loisirs et dans le domaine sportif. Ce n’est pas un problème nouveau et on est tous un peu tannés d’en entendre parler. Par contre, je considère qu’il y quand même un sujet dont on n’a pas assez parlé, d’autant plus qu’il me tient beaucoup à cœur. Il s’agit de l’impact du virus et des mesures de santé publique sur la danse en duo, notamment le swing. Les danseurs ont beau, eux aussi, avoir à cœur la protection des autres et comprendre la nécessité que chacun fasse sa part de citoyen en matière de prévention, il n’empêche que c’est une grande partie de la vie de plusieurs de ces passionnés qui est mise sur pause depuis mars dernier sans certitude quant au moment où les activités pourront reprendre normalement. Oui, le swing c’est avant tout un passe-temps, un loisir, mais pour la plupart des danseurs, c’est beaucoup plus que ça. C’est un moyen d’expression, une occasion de bouger, de s’affirmer, mais aussi une façon de créer, de tisser des liens, de grandir, de s’investir dans quelque chose, de rencontrer des gens et de faire partie d’une communauté. Considérant cela, c’est assez difficile de trouver une activité alternative pour combler toutes ces facettes. Le bonheur de danser le swing, oui c’est suivre des cours à l’école quelques fois par semaine, mais c’est aussi, et surtout, participer aux soirées de danse, aux événements, aux festivals, aux compétitions et autres activités de gang au-delà de la danse elle-même.
C’est donc toute la communauté swing qui attend avec impatience le feu vert pour reprendre les activités, quitte à avoir des contraintes et des mesures à respecter… Depuis mars dernier, les écoles de swing ont travaillé fort pour s’adapter à la situation. Cet été, plusieurs écoles de la région de Québec sont parvenues à maintenir les activités et ainsi préserver l’enthousiasme de leur clientèle.
L’école Port-O-Swing a, pour la première fois cet été, offert des cours de danse entièrement en solo pour tous les goûts et pour les danseurs de tous les niveaux. Munis de leurs masques, les étudiants ont pu sortir de leur zone de confort et expérimenter de nouveaux styles, passant du blues vers le jazz et allant jusqu’au bop (ou bebop). Belle initiative pour garder les étudiants fidèles en forme et motivés. L’école Port-O-swing demeure également présente sur les réseaux sociaux depuis le début du confinement et présente bimensuellement des défis ou Port-O-Challenge. Il s’agit en fait de courtes chorégraphies de styles variés que les étudiants, ou toutes personnes motivées, sont invités à reproduire et à filmer. Belle façon de maintenir l’enthousiasme et de donner de la visibilité à l’école.
L’école de danse Tempo Swing (récemment fusionnée avec Swing Ambassade) a plutôt opté pour les cours en ligne pour la période estivale, via la plateforme Zoom. Autre façon d’attirer une clientèle désireuse de découvrir le swing ou de continuer à développer sa technique, tout en respectant l’isolement.
Pour la session automnale à venir, plusieurs incertitudes demeurent, mais, encore une fois, les écoles de la région se préparent afin de pouvoir maintenir leurs services. L’école Port-O-Swing a affiché il y a quelques semaines sa programmation complète de cours et de pratiques de troupes pour l’automne, mais préfère attendre les dernières consignes de santé publique pour énoncer sa politique, histoire de ne pas avoir à changer de cap au dernier moment. Swing Ambassade, quant à elle, a décidé d’aborder différemment la danse solo en proposant aux étudiants des cours avancés l’utilisation de bandes élastiques afin d’imiter la «connexion» avec le partenaire tout en respectant la distanciation. Voici une belle alternative pour pallier l’impossibilité pour certains de danser avec un partenaire fixe. Pour ce qui est de l’école Cité Rockabilly, les cours reprendront également cet automne, mais les étudiants devront s’inscrire en couple (il n’y aura donc pas de changement de partenaire durant le cours) et des zones seront délimitées pour que chaque couple ait son espace dédié. Grâce à cela, le port du masque ne sera pas obligatoire durant les cours, seulement lors des déplacements dans le corridor. Un délai de 30 minutes entre les cours permettra également d’éviter que les étudiants se croisent entre les sessions. Les deux dernières écoles précisent cependant que les consignes pourraient changer d’ici le début des cours, puisque plusieurs incertitudes demeurent quant à la réglementation et à l’évolution de la situation.
Pour plusieurs étudiants, il y a espoir que les cours puissent effectivement reprendre, mais les plus réalistes feront remarquer qu’il est peu probable que les soirées dansantes et autres événements reprennent, ce qui implique une moins grande pratique de l’activité et donc une moins grande progression technique, mais surtout une possible diminution de la cohésion et du sentiment d’appartenance à la communauté. La reprise des cours est donc une avancée positive, mais qui n’impliquera pas pour autant un retour à la normale avant un bon moment, fort probablement.
Dans les autres villes du Québec, nul doute que les écoles de swing ou d’autres danses de couple ont également réussi à tirer parti de la pandémie et se sont aussi adaptées aux contraintes actuelles. Je vous invite donc à vous informer auprès des écoles de votre région et à vous inscrire. Après tout, c’est ça aussi encourager les entreprises d’ici! Pour les débutants ou pour toute personne curieuse par rapport à ce style de danse et qui cherche une nouvelle activité artistique, sociale ou sportive, pourquoi ne pas enfin s’y mettre? Je vous invite à encourager les écoles de la région, à appuyer leurs initiatives et à intégrer la grande famille du swing.